Quête des Missions pour le Nigeria et le Mexique
Le dimanche 20 octobre 2019, la quête de mission pour le prieuré d'Enugu au Nigeria et pour les deux chapelles de San Luis Potosí et Querétaro au Mexique sera faite dans les églises et chapelles du district suisse.
Vous pouvez également trouver dans Le Rocher 121 le même interview avec quelques compléments (p.25-28)
Interview avec M. l’abbé Pierre-Yves Chrissement (SOS Africa – juin 2019)
Question : Votre quotidien est bien éloigné de celui de nos lecteurs, comment se déroulent vos journées ?
Abbé Chrissement : On peut dire comme la plupart des prêtres de la Fraternité. En semaine, nous avons les offices en commun quatre fois par jour à la chapelle, les repas suivis d'un moment de détente également en commun. Entre ces temps de communauté, nous sommes soit au travail dans nos bureaux, soit de permanence pour écouter les confessions ou recevoir des fidèles qui veulent nous parler. Et le weekend, nous nous "dispatchons" pour desservir les chapelles. Mais ce sont les circonstances qui rendent l'apostolat différent. Par exemple, en arrivant à la chapelle le matin pour l'office de Prime à 6.30, il fait déjà une chaleur moite et malgré les ventilateurs, on transpire de bonne heure. La méditation se transforme parfois en séance de chasse... aux moustiques ! Ils ont une fâcheuse tendance à trouver le passage sous la soutane et venir vous piquer les chevilles à travers les chaussettes. L'étude est parfois rendue difficile non seulement par la chaleur mais aussi par le "pasteur" voisin qui fait bénéficier tout l'entourage de ses séances "d'exorcisme" à l'aide d'une sono digne d'un stade de 80 000 personnes. Notre location en ville fait aussi que nous avons pas mal de personnes qui viennent se confesser sans être des fidèles de la chapelle. Une belle occasion de leur faire découvrir la Tradition même si parfois il faut reprendre tout le catéchisme au début.
Question : Concrètement, l’accès à l’eau potable est-il un défi ? la nourriture locale peut-elle être source de soucis de santé pour les missionnaires occidentaux ?
Abbé Chrissement : Oui, l'eau reste un problème pour nous. On ne peut pas ne boire que du whisky ! Ou alors nos bienfaiteurs doivent donner plus... Nous espérons régler le problème lors de la construction du prieuré avec la mise en place d'un puits profond (100 mètres) et d'un système de filtres mécaniques et ultraviolets. Notre nouveau cuisinier, qui connait bien son travail, prend soin de nous et nous bénéficions maintenant d'une bonne cuisine en semaine. La difficulté restera toujours l'apostolat des chapelles le weekend mais on aura toujours de quoi récupérer durant la semaine dans ce havre de paix que sera le prieuré une fois fini.
Question : Vivre au plus près de vos paroissiens est exigeant, quels ont été vos plus grands obstacles depuis 5 ans ? Les coutumes et les traditions locales sont-elles un frein à l’évangélisation ?
Abbé Chrissement : Le plus grand obstacle est certainement la langue, surtout au début. La différence de culture peut déstabiliser aussi mais en apprenant à connaître nos fidèles, il suffit d'analyser ce qui peut les aider (par exemple leur sens religieux très développé, leur piété, etc) et ce qui doit être combattu (une trop grande crédulité qui mène à la superstition, un sens du commerce un peu trop accentué qui fait mentir facilement,...)
Les autres difficultés sont inhérentes au pays: la pauvreté des infrastructures rend les déplacements hasardeux voire dangereux, l'insécurité également. Le manque d'hygiène alimentaire perturbe souvent notre "vie intérieure".
Question : De plus en plus de bienfaiteurs vous accompagnent dans votre quotidien, comment cela prend forme ?
Abbé Chrissement : On pourrait penser que c'est l'apport financier qui joue un rôle essentiel. C'est effectivement une aide vraiment impressionnante au regard des moyens employés mais ce serait oublier l'essentiel. Notre Mission est d'abord pour les âmes et le district de Suisse, en vous mettant en contact avec la Mission, vous offre l'opportunité de participer à cette œuvre de sauvetage, d'abord par la prière et vos sacrifices et ensuite par vos dons. Et pour nous, prêtres, c'est cet encouragement qui nous porte dans les moments difficiles. Nous ne sommes pas trois à œuvrer pour le salut des âmes mais des centaines et peut-être probablement des milliers désormais. Alors merci. Merci pour votre soutien. Dieu saura vous en récompenser comme Il fait toujours : avec largesse !