En Israël, les actes antichrétiens se multiplient

Les massacres perpétrés par l’organisation terroriste Hamas contre l’Etat d’Israël le 7 octobre 2023, causant la mort de 1.160 personnes et la prise de 240 civils comme otages, a eu tendance à éclipser une autre actualité plus discrète, mais elle aussi dramatique : celle de l’augmentation alarmante des actes antichrétiens sur le territoire israélien durant l’année 2023.

Selon l'étude, il y a eu 11 cas de harcèlement verbal, 7 attaques violentes, 32 attaques sur les propriétés des églises, 1 profanation de cimetière et 30 cas officiellement signalés de crachats sur ou vers le clergé et les pèlerins. Le rapport note que tous les membres du clergé avec lesquels le Rossing Center s’est entretenu ont déclaré qu’on leur crachait dessus plusieurs fois par semaine.

Pour les enquêteurs, ces chiffres seraient partiels et ne constitueraient que la « partie émergée de l’iceberg », car de nombreuses victimes demeurent réticentes à témoigner par crainte des représailles ou ignorance de leurs droits.

Le rapport attribue l’augmentation des attaques au « climat socio-politique général » : « Le glissement continu vers l’extrême-droite, un nationalisme croissant et l’accent mis sur le fait qu’Israël est avant tout un Etat pour la population juive ont collectivement miné le sens légal et perçu de l’égalité pour toute minorité au sein du pays. »

The Times of Israël, commentant le rapport, indique que « les attaques les plus violentes sont le fait de jeunes adultes issus de la “partie marginalisée de la société ultra-orthodoxe”, selon Hana Bendcowsky, directrice du Centre de Jérusalem pour les relations judéo-chrétiennes du Rossing Center ».

Interrogés par le journal, le ministère des Affaires étrangères et la police israélienne n’ont pas répondu aux demandes de commentaire sur ce rapport. Mais Hana Bendcowsky précise que « le harcèlement provient d’un large panel d’hommes israéliens, des enfants aux adultes, des résidents d’implantation de droite aux ultra-orthodoxes, mais tous religieux », selon The Times of Israel.

Le rapport propose une série de recommandations aux autorités israéliennes pour lutter contre ce phénomène : renforcer la présence et l’intervention de la police sur les sites sensibles ; former la police et les autorités locales sur les communautés chrétiennes ; améliorer les programmes scolaires sur le christianisme dans les écoles ; une condamnation plus fermes de ces actes par les autorités.

Enfin, le Rossing Center encourage les chrétiens à signaler les attaques dont ils sont les victimes, et exhortent les responsables religieux juifs à condamner fermement ces actes de violence et à sortir du « deux poids deux mesures » dans lequel ils semblent être enfermés.

22% d’Arabes israéliens vivent à l’heure actuelle au sein de l’Etat hébreu, dont une minorité de chrétiens. Ces derniers sont souvent pris en étau entre les musulmans qui les considèrent comme des apostats et les Juifs qui voient en eux des citoyens de second ordre.

Un effort du président Isaac Herzog

The Times of Israel signale les efforts manifestés par le président israélien depuis une année. C’est ainsi qu’il s’était « rendu au monastère Stella Maris de Haïfa pour y rencontrer des dirigeants chrétiens et il avait reconnu la gravité de la situation.

« Ces derniers mois, nous avons assisté à des phénomènes extrêmement graves dans le traitement des membres des communautés chrétiennes en Terre sainte, nos frères et sœurs, des citoyens chrétiens, qui se sentent attaqués dans leurs lieux de prière et leurs cimetières, dans la rue », avait-il déclaré devant le monastère carme datant du XIXe siècle.