France : Mgr Touvet nommé évêque coadjuteur du diocèse de Fréjus-Toulon

Agé de 58 ans, il est évêque du diocèse de Châlons-en-Champagne depuis 2015. Mgr Dominique Rey, âgé de 71 ans et évêque de Fréjus-Toulon depuis 23 ans, garde uniquement une part de gouvernement sur la vie pastorale.

L’évêque coadjuteur est nommé aux côtés de l’évêque diocésain avec droit immédiat de succession en cas de démission ou de décès de l’évêque titulaire. Mgr Touvet a pris ses fonctions le 10 décembre aux côtés de Mgr Rey qui, à 4 ans de l’âge de la retraite dans l’Eglise, précise : « Lorsque prendra fin ma charge épiscopale, il sera appelé à me succéder ».

De façon inédite, Mgr Touvet aura pour charge l’administration, le clergé et les communautés religieuses du diocèse. En début d’année, explique Vatican News, le diocèse a fait l’objet d’une visite apostolique, à la demande de François, menée par Mgr Antoine Hérouard, archevêque de Dijon.

Dans ce diocèse aux vocations florissantes, il était reproché entre autres à Mgr Rey, issu de la Communauté de l’Emmanuel, d’avoir accueilli au séminaire de La Castille certains séminaristes au profil fragile, refusés par d’autres diocèses. Par la suite, après des ordinations souvent nombreuses, un nombre anormal d’abandons du ministère sacerdotal a été observé.

Le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille et membre du dicastère pour les Evêques, a veillé, avec cette solution de compromis, à ne pas humilier Mgr Rey dont il reconnaît des erreurs de discernement mais aussi le zèle missionnaire. La messe d’accueil de Mgr Touvet a été célébrée le dimanche 10 décembre 2023 en la cathédrale Notre-Dame-de-la-Seds de Toulon, a annoncé la Conférence des évêques de France.

L’évêque diocésain sous tutelle d’un évêque coadjuteur

« Après un “audit” commandité par Rome en février dernier et la suspension des ordinations, l’évêque de ce diocèse du Sud, Mgr Rey, sera placé sous la tutelle d’un autre évêque : Mgr Touvet », annonce Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro le 23 novembre.

Le vaticaniste voit dans le pape François la reconnaissance « d’un certain nombre d’intuitions pastorales – chez cet évêque atypique – sans pour autant lui pardonner des erreurs de discernement dans plusieurs situations et, surtout, un manque de suivi des nombreuses initiatives qu’il a prises, dont quelques-unes ont mal tourné et abouti à des échecs cuisants. »

Cependant, ajoute-t-il, « le dynamique Mgr Rey a fait de ce diocèse du sud de la France le laboratoire d’une Eglise florissante, avec d’incontestables réussites. Et François, qui encourage cette audace pastorale, a donc préféré ne pas imposer une démission mais nommer à ses côtés un évêque “coadjuteur” ».

Et de préciser au sujet de l’accueil réservé par « Mgr Rey, issu de la communauté charismatique de l’Emmanuel dont il est toujours proche, aux communautés traditionalistes de l’Eglise catholique, que cette question, même si elle a joué un rôle, n’est pas centrale dans la décision papale ».