Un nouveau livre du pape François
Le dernier article de FSSPX.Actualités sur un livre du Pape date du 18 mars 2024 : il s’agissait de présenter les mémoires de François intitulées « Vivre : Mon histoire à travers la grande Histoire » ; mais dans cet article, il s’agit bien d’un autre ouvrage : un livre entretien avec le journaliste espagnol Javier Martinez-Brocal, à paraître le 2 avril 2024 sous le titre El Sucesor.
L’ouvrage n’est pas encore traduit en français, mais un extrait a été publié par le quotidien espagnol ABC et repris par Infobae, le dimanche de Pâques, 31 mars. Le pape revient en détail sur ses relations avec son prédécesseur, avec qui il a cohabité près de dix ans au Vatican, jusqu’au décès du pape émérite le 31 décembre 2022. Il évoque en particulier l’élection de Benoît XVI.
François parle de la situation du conclave de 2005 et il explique que des cardinaux ont manœuvré pour essayer d’empêcher l’élection de Joseph Ratzinger. Il rappelle que « les cardinaux jurent de ne pas révéler ce qui arrive dans le conclave, mais que les papes ont une licence pour le raconter » – ce qui est particulièrement choquant dans la bouche du Pape.
Le Pape explique : « Il se trouve que j’avais 40 voix sur 115 dans la chapelle Sixtine ». Ce seuil aurait pu constituer un niveau suffisant pour « bloquer la candidature du cardinal Joseph Ratzinger, car s’ils avaient continué à voter [pour moi], il n’aurait pas pu atteindre le niveau des deux tiers nécessaires pour être élu pape », continue François.
El Sucesor poursuit : « La manœuvre consistait à présenter mon nom, à bloquer l’élection de Ratzinger et à négocier ensuite un troisième candidat différent. Ils m’ont dit plus tard qu'ils ne voulaient pas d’un pape “étranger” [non italien]. Il s’agissait d'une véritable manœuvre. L’idée était de bloquer l’élection du cardinal Joseph Ratzinger. »
Puis François met la manœuvre en perspective : « Le conclave a commencé le lundi 18 avril 2005. Le premier vote a eu lieu dans l’après-midi. Cette opération a eu lieu au deuxième ou troisième tour de scrutin, le mardi 19 avril au matin. Quand je m’en suis rendu compte dans l’après-midi, j’ai dit à un cardinal latino-américain, le Colombien Darío Castrillón :
“Ne plaisantez pas avec ma candidature, parce que maintenant je vais dire que je ne vais pas accepter, hein ? Laissez-moi là.” Et c'est à ce moment-là que Benoît a été élu », a déclaré François. Le Pape assure alors que Joseph Ratzinger était son candidat parce que « c’était le seul qui pouvait être pape à ce moment-là ».
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Benoît XVI : un pape de transition pour François
Le pape François explique son appréciation du pontificat de son prédécesseur : « Après la révolution de Jean-Paul II, qui avait été un pontife dynamique, très actif, avec de l’initiative, qui voyageait… il fallait un pape qui puisse maintenir un équilibre sain, un pape de transition. »
Et il avoue alors : « S’ils avaient choisi quelqu’un comme moi, qui fait beaucoup d’histoires, je n’aurais rien pu faire. A l’époque, cela n'aurait pas été possible. J’en suis sorti heureux. Benoît XVI a été un homme qui a suivi le nouveau style. Et cela n’a pas été facile pour lui, n’est-ce pas ? Il a rencontré beaucoup de résistance au sein du Vatican. »
(Source : cath.ch/ABC/Infobae – FSSPX.Actualités)