Tandis qu’un profond silence enveloppait toutes choses et que la nuit parvenait au milieu de sa course, votre parole toute-puissante, Seigneur, descendit des cieux et du trône royal.
(Sag. 18, 14 s.)
Le monde aime organiser ses fêtes au grand jour. L’Eglise, au contraire, a dès ses débuts privilégié le silence de la nuit et célébré autrefois ses fêtes dans l’obscurité. Elle imitait ainsi l’exemple de Jésus qui passait des nuits entières en prière.
Quand les grands mystères de notre rédemption se sont-ils accomplis? Dans l’ombre de la nuit, loin des yeux du monde. Lorsque Jésus vint au monde, il choisit la nuit. Lorsqu’il institua la sainte Eucharistie, il faisait noir dehors. Lorsqu’il donna sa vie pour nous sur le Golgotha, c’était le jour, mais le soleil s’obscurcit. Au petit matin de Pâques, encore dans les ténèbres de la nuit, il ressuscita d’entre les morts.
Une de ces nuits dont la fête a été maintenue est la nuit de Noël. Si cette nuit touche des hommes qui ne connaissent le christianisme que du dehors, combien plus elle doit nous attirer, nous croyants ! Notre mère la sainte Eglise nous conduit à l’étable de Bethléem et nous montre l’enfant nouveau-né dans la crèche. Adorons avec Marie, Joseph et les bergers le Fils de Dieu qui a pris pour nous un corps humain. Faisons de notre cœur une crèche ! Laissons le Prince de la paix, le Dominateur du monde et son Roi établir son trône au-dedans de nous ! Ce n’est que lorsque le Christ sera né spirituellement en nous que ce sera vraiment Noël.
Lorsque vous lisez ces considérations sur la fête de Noël et puis jetez un regard sur vos contemporains, il est facile de constater que pour beaucoup une telle attitude n’existe plus. Le monde s’éloigne de plus en plus de la foi et des commandements de Dieu. Nous ne voulons pas cela. C’est pourquoi nous maintenons la tradition de l’Eglise catholique. C’est pourquoi nous demeurons fidèles à la foi de nos pères.
Nous ne voulons pas seulement conserver la tradition, mais aussi reconstruire la chrétienté. Nous n’y arriverons qu’avec l’aide d’écoles catholiques, et cela du jardin d’enfants à la maturité.
Ne sous-estimons jamais l’importance des classes primaires ! C’est là que l’élève apprend les bases sur lesquelles l’avenir s’édifie : lire, écrire, parler, chanter, etc. On y amène les petits à acquérir la politesse chrétienne, l’esprit de sacrifice et un juste rapport à l’autorité. Ce qui n’est pas acquis durant les premières années d’école ne se rattrape que difficilement plus tard, surtout lorsqu’un mauvais comportement est déjà devenu une habitude.
Le baptême enlève le péché originel. Cependant les faiblesses qui lui sont inhérentes demeurent. Tout sage éducateur commence donc le plus tôt possible à corriger les penchants désordonnés de l’enfant et à développer les talents qu’il possède. Quelle bénédiction pour un enfant qui peut fréquenter une école enfantine et primaire catholique où l’intelligence aveuglée est éclairée et où la volonté affaiblie est renforcée !
Beaucoup de parents choisissent une bonne école pour leurs enfants car ils ont été mis en garde contre le mal. Naturellement, même dans nos écoles, tout ce qui brille n’est pas d’or. Personne n’est sans reproche, qu’il soit adulte ou enfant. Mais quand le bien est appelé bien et le mal, mal et que chacun tente de combattre ses défauts, alors l’orientation fondamentale persiste malgré les faiblesses humaines.
Il ne s’agit pourtant pas seulement de se préserver du mal. Les âmes des enfants doivent être enthousiasmées pour le Vrai, le Bien et le Beau. Quand un enfant aime la vérité, recherche le bien et se réjouit de la beauté, c’est vraiment un enfant de Dieu.
La matière principale d’une école catholique est le cours de religion. L’élève y apprend la foi et les mœurs qui sont la base de toute éducation. Mais la foi et les mœurs ne se limitent pas simplement aux leçons de catéchisme, elles influencent aussi les branches profanes et même toute la vie chrétienne. Lorsque les enfants apprennent à l’école à tout considérer à la lumière de la foi, ils sont prêts pour la vie.
De tout cœur je vous souhaite, chers amis et bienfaiteurs de l’école Fleurs de Mai, une fête de Noël bénie, emplie de la paix de cette sainte nuit. Que l’enfant de la crèche vous récompense de votre soutien à cette école catholique !
Pour la nouvelle année 2017, j’appelle sur vous la bénédiction de Dieu et forme pour vous tous mes vœux de santé et de bonheur.
Abbé Pascal Schreiber
Publié dans le Bulletin d'information et de soutien à l'école Fleurs de Mai, numéro 67, hiver 2016-2017.