O Clavis David

O Clavis David, et sceptrum domum Israel ; qui aperis, et nemo claudit ; claudis, et nemo aperit ; veni, et educ victum de domo carceris, sedentem in tenebris et umbra mortis.

Ô Clé de David et sceptre de la Maison d’Israël, Vous qui ouvrez et nul ne ferme, Vous fermez et personne n’ouvrira ; venez sortir de la maison de captivité celui qui est assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort.

En ce jour nous proclamons le Christ à venir Clé de David. Comme dans l'antienne précédente, la liturgie manifeste que le Messie est bien de notre race. Il s'est incarné pour venir à nous. Il a voulu descendre du Roi et Prophète David et c'est lui et lui seul qui possède les clés du royaume des cieux.

Le pape Pie XII l'écrivait de fort belle manière en ces termes : « Il garde jalousement l'entrée de ce bercail, afin que le troupeau soit préservé contre les voleurs et les loups. Ego sum ostium. Je suis la porte (Jean, X, 9), dit-il en une image expressive. Il a la clé de David : "Elle ouvre, et personne ne ferme ; elle ferme, et personne n'ouvre" (Apoc., III, 7). C'est seulement de Lui que nous avons reçu – en la personne de Pierre – les clés d'or, qui ouvrent la porte du royaume des cieux » (Matth., XVI, 10). [26.05.1956]

Ailleurs en des lignes saisissantes, le même Souverain Pontife s'adressant aux curés de Rome leur disait :

« Qui soulagera ce malheureux [homme], tombé sur les chemins du monde dès le début de son voyage ? Qui en lavera la souillure ? Qui en soignera les blessures ? Qui pourra dire pour lui à un Dieu offensé : pardon ? Personne n'est capable d'effacer et de laver cette faute, sinon l'unique Médiateur entre Dieu et les hommes : le Christ Jésus, Homme, (1 Tim. 11, 5), Verbe de Dieu fait chair et habitant au milieu de nous (Jean, 1, 14). Il naîtra d'une Vierge; il sera grand et sera appelé le Fils du Très-Haut ; le Seigneur lui donnera le trône de David son père ; il régnera éternellement sur la maison de Jacob et son règne n'aura pas de fin (Luc, 1). Il sera le Docteur de la justice promis ; il chassera du monde l'ennemi de l'homme ; il prendra sur lui les infirmités et les iniquités des fils d'Adam ; il sera le Prêtre et la Victime qui apaisera la justice divine et réconciliera le ciel et la terre. Engendré du Père de toute éternité et conçu du Saint-Esprit au jour de la chair, il sera à sa naissance adoré par les anges, les bergers et les peuples.

Dans ce même Esprit-Saint seront régénérés tous ceux qui croient au Christ, engendré lui aussi mais sans avoir besoin de régénération. Le baptême qu'il voudra recevoir du Baptiste ne trouvera rien en lui à laver et à effacer, comme la mort ne trouvera rien en lui à punir. Dans son baptême et dans sa mort triomphera non point la nécessité qui a besoin de miséricorde, mais la volonté miséricordieuse du nouvel Adam qui par lui seul enlève le péché du monde comme le premier Adam, lui seul, avait introduit le péché dans le genre humain ; lui, en enlevant ce premier péché, enlèvera en même temps tous les autres péchés qui s'y trouveront ajoutés. » [25.02.1941]

En nos temps si troublés en lesquels plus que jamais l'on peut dire que les âmes sont captives des ténèbres et des ombres de la mort, implorons notre divin Roi particulièrement pour toutes les âmes trompées par l'asservissement au monde de la part de la hiérarchie libérale et moderniste qui sert la Révolution à l'intérieur et à l'extérieur de l'Église.