Liban : l’Université Saint-Joseph a retrouvé sa bibliothèque
Les locaux rénovés de la bibliothèque Saint-Joseph de Beyrouth
Le 4 août 2020, la double explosion du port de Beyrouth avait endommagé la salle des manuscrits et la chambre froide de la photothèque de la prestigieuse Bibliothèque Orientale de l’Université jésuite Saint-Joseph. La restauration est désormais achevée, la bibliothèque a rouvert officiellement ses portes le 14 mars 2022.
Situé dans le quartier chrétien d’Achrafieh, à proximité de la zone portuaire, le bâtiment de trois étages avait été sérieusement atteint par l’explosion : « Par miracle, il n’y a eu aucun blessé, et les précieuses collections n’ont subi aucun dommage. Mais les dégâts étaient considérables. La facture finale est de plus de 500.000 dollars », explique Carla Eddé, vice-rectrice de l’Université.
Ce bâtiment rénové de style néo-roman avait été conçu en 1937 par Rogatien de Cidrac (1909-1997), ancien architecte-en-chef au ministère français de la Reconstruction et de l’Urbanisme, architecte des bâtiments civils et palais nationaux.
Créé par les jésuites français et à l’origine de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, le fonds de la Bibliothèque Orientale s’est enrichi au fil de son histoire. Aujourd’hui, il se compose d’environ 225.000 ouvrages, 1.800 titres de revues et périodiques, 3.700 manuscrits arabes, 250.000 photographies documentaires et près de 2.000 cartes géographiques du Moyen-Orient.
La photothèque « dispose d’un fonds d’environ 250.000 photographies actuellement en cours d’inventaire et de numérisation, dans des conditions de conservation optimale », explique son directeur, Levon Nordiguian.
« Ce fonds est une source de documentation inestimable non seulement pour l’histoire des jésuites, mais aussi pour celle des pays où ils ont exercé leur apostolat, c’est-à-dire la Syrie qui comprenait alors le Liban, et l’Arménie historique située maintenant en territoire turc », précise-t-il.
Parmi les merveilles de la Bibliothèque Orientale, on distingue le fonds Poidebard, du nom du jésuite pionnier de l’archéologie aérienne, le père Antoine Poidebard (1878-1955), des journaux du début de la presse arabe au XIXe siècle, ou encore des lithographies en langue syriaque, en cours de catalogage.
Depuis 2000, la Bibliothèque Orientale est la propriété de la Compagnie de Jésus. Elle est cependant gérée par l’Université Saint-Joseph et ouverte au public. Avec sa salle de lecture, sa photothèque, sa salle d’exposition et son amphithéâtre, la “BO” est un vrai centre culturel et de recherche, mission vitale pour le Liban qui traverse aujourd’hui une grave crise socio-économique.
(Sources : cath.ch/l’orient le jour/DICI n°419 – FSSPX.Actualités)
Illustration : © bo.usj.edu.lb