Le pape Léon XIV a été intronisé

Léon XIV reçoit l’Anneau du pêcheur
Le dimanche 18 mai 2025, c’est devant plusieurs centaines de milliers de fidèles massés sur la place Saint-Pierre, en présence de chefs d’Etat, de gouvernement et de têtes couronnées venues du monde entier, que Léon XIV a été intronisé solennellement 267e successeur de Pierre, avec la lourde charge de confirmer dans la foi plus de 1,4 milliard de catholiques.
9h30 : les Romains sont décidément des gens ponctuels, même en ce jour exceptionnel où la gendarmerie du Vatican et les gardes suisses sont sur les dents pour assurer la sécurité de la messe d’intronisation du pape Léon XIV.
Une messe qui – qu’il soit permis de le regretter – n’a pas été épargnée par la réforme liturgique, mais a encore conservé quelques rares vestiges des rites séculaires enracinés dans la Tradition de l’Eglise. Car depuis le pape Jean-Paul Ier (1978), la cérémonie de couronnement, fastueuse et culminant avec l’imposition du Triregnum, la tiare au trois couronnes, a été abandonnée.
Désormais, la messe dite d’intronisation est codifiée par l’Ordo rituum pro ministerii petrini initio Romae episcopi promulgué par le pape Benoît XVI, peut-être dans le but d’éviter que l’un de ses successeurs simplifie davantage la cérémonie au risque de lui faire perdre tout son sens.
La messe a débuté par une procession qui s’est ébranlée au chant des litanies carolingiennes, depuis le maître-autel de la basilique Saint-Pierre. Entouré de cardinaux, d’évêques et de représentants des Eglises orientales catholiques, Léon XIV est sorti place Saint-Pierre sous les acclamations de la foule, écrasées par les sonorités graves des cloches de la basilique vaticane et la musique sacrée interprétée par le chœur de la chapelle Sixtine.
Après une première partie marquée par la proclamation en latin et en grec de l’évangile, suivant l’antique tradition de la messe papale, deux gestes symboliques ont conféré à Léon XIV les insignes de la charge dont il a été, en fait, revêtu dès son élection.
Le premier de ces gestes devait être accompli par le cardinal français, Domenico Mamberti, mais ce dernier a fait un malaise et a été remplacé par le cardinal Mario Zenari : la remise du pallium, bande de laine blanche ornée de six croix noires et traversé par trois épingles dorées, tissée de la laine d’agneaux bénis lors de la fête de sainte Agnès. Porté sur les épaules du pape, le pallium représente son rôle de pasteur des pasteurs – signe de sa juridiction sur l’Eglise tout entière.
Le cardinal Luis Antonio Tagle a accompli le second geste. Le haut prélat a remis au doigt du souverain pontife l’Anneau du pêcheur, un bijou en or massif gravé de l’image de saint Pierre pêchant au filet, symbole de l’apôtre auquel le pape succède.
Glissé à l’annulaire de la main droite, cet anneau incarne l’unité de toute l’Eglise autour du successeur de Pierre et la mission du pape de « pêcher les âmes » pour les guider, en les confirmant dans la vraie foi, vers Dieu.
Traditionnellement, cet anneau était utilisé pour sceller les documents pontificaux ; aujourd’hui, depuis que l’ancien anneau papal orné d’un diamant a été remisé à la sacristie pontificale, il demeure un emblème de l’autorité spirituelle du nouveau règne. L’Anneau, personnel au pape et ciselé à chaque nouveau règne, est brisé lorsque le siège devient vacant.
Puis vint le moment de l’homélie durant laquelle le nouveau pontife romain est revenu sur le sens de la charge qui lui a été confiée et la célébration a suivi son cours – bien « ordinaire »… – avant de s’achever par une dernière bénédiction accordée Urbi et Orbi, à la Ville et au monde.
Sous un ciel romain baigné de soleil, embrassant dans un geste de paix les centaines de milliers de fidèles présents, le premier pape américain a pris la barre de la barque de Pierre : un vaisseau abîmé par les assauts de la sécularisation, en quête d’un renouveau qui ne pourra se réaliser qu’en puisant au trésor de la foi et des traditions de l’Eglise. Un trésor dans lequel le Maître sait qu’il pourra « puiser des choses nouvelles et anciennes » (Mtt 13, 52). Oremus pro pontifice nostro Leone.
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(Source : Site du Vatican – FSSPX.Actualités)
Illustration : Vatican News