La Vocation : une bénédiction du Ciel pour les familles

L’urgence d’obtenir des vocations
Dieu permet les maux actuels afin que l'homme, en s’humiliant profondément, redécouvre les trésors de son infinie miséricorde dans le mystère de la Croix. Cependant, il est aussi nécessaire que nous comprenions l'urgence de disposer de nombreux et saints prêtres et de saintes vocations religieuses si nous voulons perpétuer le Saint Sacrifice de la Messe.
La mission des prêtres
Certes, au contact des âmes, le prêtre doit découvrir et encourager les vocations. « Des vocations sacerdotales en puissance, les dispositions au sacerdoce, Dieu les sème en grand nombre. Combien de graines sacrées se perdent, emportées par les vents (du monde), parce qu'il ne s’est pas rencontré un prêtre pour les recueillir et les placer en bonne terre, en terre de séminaire.[1] » En effet, le tout premier souci du prêtre est d'assurer la relève sacerdotale afin que l'Eglise puisse se répandre dans l'univers entier.
La grâce du sacrement de mariage.
La famille est aussi une source première des vocations, écrit encore le Chanoine Lahiton. En effet, la grâce du sacrement de mariage est accordée par Dieu non seulement pour la sanctification des membres du foyer, mais aussi pour créer une ambiance surnaturelle dans la famille afin de disposer les enfants à répondre à l’appel mystérieux du Sauveur. Saint Paul[2] insiste sur le parallèle spirituel entre l’union de l’homme et de la femme et celle du Christ et de l’Eglise ; or le Christ vivifie essentiellement l’Eglise par les vocations sacerdotales et religieuses qu’Il suscite Lui-même.
Certes, la vocation d’un enfant (prêtre, religieuse ou encore frère religieux) ne dépend pas de la volonté (quelquefois secrète) du père ou de la mère ; elle demeure avant tout un appel intime et mystérieux de Dieu à une âme, et la réponse libre de cette âme. L’élection est une très grande grâce de l’amour divin pour l’âme désignée mais aussi pour l’Eglise militante et pour la famille elle-même.
Une bénédiction pour les familles.
La vocation d'un enfant engendre de grandes bénédictions sur les parents, les frères et sœurs, les paroisses... Si les intentions de prière des personnes consacrées à Dieu concernent tous les âmes, il faut aussi admettre qu’elles se focalisent néanmoins et tout naturellement sur leur entourage connu auquel elles se sentent affectueusement attachées.
L’homme a été créé pour connaître, aimer et servir le divin Maître. Toutefois cette vérité de notre foi prend une dimension plus concrète, plus affective, quand la famille ou les membres d’une communauté paroissiale, s’unissent à l’immolation d’un proche qui se consacre totalement au Seigneur. La réalité sensible et humaine lors de la cérémonie de la prise d'habit religieux ou lors des vœux religieux d’obéissance, de chasteté et de pauvreté, exalte les proches et les amène à une intimité plus vivante avec notre Rédempteur.
D'autre part, le religieux monte à l’autel selon les qualités reçues par héritage familial et sociétal. En s'unissant aux mystères de notre religion, il n’offre pas son âme d'une façon abstraite, mais s’immole aussi en fonction d'une tradition familiale tant spirituelle que naturelle. Cela n’empêche pas l’universalité spirituelle de sa vocation mais Dieu tient compte des liens du sang pour exaucer nos prières. Ainsi, les « qualités » des parents, des frères et sœurs, se retrouvent comme naturellement portées dans la prière du fils (ou frère) prêtre ou religieux, comme dans le sacrifice de la fille (ou sœur) religieuse.
Dans le 4° commandement, Dieu exige d’« honorer son père et sa mère afin de vivre longuement ». Le religieux ne peut guère répondre aux exigences matérielles qu’impose ce commandement, mais son âme consacrée au Dieu tout-puissant lui obtient une force et une efficacité spirituelles inégalables dans ce devoir. Son amitié (surnaturelle) avec ses proches s’en trouve même plus forte. Une vocation qui vient véritablement de Notre Seigneur et qui se donne joyeusement à sa mission reste une bénédiction pour les parents, la famille, les amis et l’Eglise toute entière….
Nous devons aussi prier pour le repos de l’âme de nos proches (en justice comme bienfaiteurs, en charité comme membres d’une même société). Le religieux, dégagé de bien des soucis matériels et gratifié de davantage de dons divins, se consacrera plus spontanément à cette œuvre de miséricorde envers sa famille.
Certes, une vocation peut être aussi l’objet de conflits avec l'entourage familial. Ces oppositions sont souvent révélatrices d’un péché quelconque, d’une incompréhension... En permettant ces obstacles, Dieu invite le religieux à une prière plus fervente en vue de la conversion des membres de sa famille.
Nous appartenons à la grande famille de Dieu.
Toutes les prières aux intentions des prêtres et les messes que nous faisons dire pour les vocations seront exaucées, en ce temps présent et quand il plaira à Dieu. Ainsi, au Ciel nous saurons que tel prêtre doit sa vocation à une arrière-grand-mère qui a accompli un acte parfait de charité, ou à un aïeul qui voici trois cents ans s’est dévoué au service de la Sainte Eglise, ou encore à un fidèle anonyme qui a su toucher le Cœur de Dieu. La Trinite Sainte a toute l’éternité pour nous répondre, encore faut-il Lui en faire la demande.
La vocation : une gloire pour tous.
Travailler pour l’honneur du Corps mystique de Notre Seigneur et demander de nombreux ouvriers à la Vigne du Père est une grande grâce que Dieu accorde infailliblement aux bons et fidèles serviteurs. Prions pour que les familles catholiques disposent leur progéniture à l’appel de Dieu. Offrons encore nos sacrifices au Saint Esprit afin qu’Il illumine l’intelligence de nos jeunes en considérant comme un suprême honneur de servir le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs. Que la Cour céleste façonne la volonté des enfants vers le plus grand Amour qui puisse exister sur terre : donner son cœur aux Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie.
Abbé de Sivry, Supérieur du District Bénélux
[1] Chanoine Joseph Lahiton, La Vocation Sacerdotale, p 326
[2] Epître aux Ephésiens V 22-33, épître de la messe de mariage ; voir le traité du mariage dans la Somme théologique III