Journal de route septembre - octobre 2017

Source: District de Suisse

Journal de route du Supérieur de district, M. l'abbé Pascal Schreiber,

paru dans Le Rocher c'est le Christ n° 110 – décembre 2017 - janvier 2018

3 septembre 2017

L’abbé Mörgeli étant occupé à Fulda où il donne une conférence sur Fatima, à la suite du pèlerinage du District d’Allemagne, je suis à Granges-Paccot (Fribourg) pour assurer la messe dominicale.

Les textes de la messe sont ceux de saint Pie X dont on célèbre aujourd’hui la fête. Il est très particulier de fêter le saint Patron de notre Fraternité sacerdotale là où se trouve son berceau. C’est ici qu’en 1969, les premiers séminaristes se sont réunis autour de Mgr Marcel Lefebvre. Les débuts furent modestes. Mais avec le temps, l’œuvre a progressé énormément et s’est étendue sur tous les continents !

Au moment de la bénédiction des enfants qui se déroule une fois par mois, je suis émerveillé par la nombreuse progéniture qui s’avance vers le chœur. C’est en effet de la jeunesse que dépend l’avenir de l’Eglise. Cependant je sais aussi que le chemin est long avant que ces enfants, agenouillés devant l’autel, deviennent des personnalités chrétiennes adultes. Prions pour que les jeunes d’hier soutiennent la jeunesse d’aujourd’hui afin qu’elle s’épanouisse chrétiennement ! N’oublions pas que l’avenir appartient à la jeunesse, mais justement, seulement l’avenir ! D’abord il nous faut des adultes : dans l’Eglise, la famille, à la place de travail, dans la société !

23 septembre 2017

 Depuis le début de l’année, plusieurs prêtres suisses ont eu le chagrin de perdre l’un de leurs parents : en janvier, le père de Mgr Fellay s’en allait au ciel ; en avril ce fut le papa de l’abbé François Berthod qui nous quitta, suivi en mai par la maman de l’abbé Philippe Lovey ; en juin, c’est le papa de l’abbé Yann Vonlanthen qui décédait.

Aujourd’hui, en l’église du séminaire d’Ecône, l’abbé Laurent Biselx célèbre la messe de requiem pour le repos de l’âme de sa maman. Madame Colette Biselx sera portée au cimetière 25 ans jour pour jour après la mort de son mari. Tous ses enfants étaient présents au moment du départ. Quel réconfort ! Après la messe quelqu’un disait à juste titre : quel bel enterrement grandiose et solennel pour une si discrète et modeste dame ! Que le Seigneur lui donne le repos éternel.

24 septembre 2017

Fête du prieuré de Lucerne. De magnifiques chants polyphoniques sont interprétés par l’excellent chœur de la communauté. Grand-messe solennelle pour marquer l’anniversaire de la consécration de l’église. Les fidèles se rappellent aujourd’hui avec émotion et reconnaissance la consécration de l’église Saint-Joseph. Ils remercient le bon Dieu pour toutes les grâces qu’ils ont reçues au fil des années dans cette maison de Dieu, tout en étant conscients qu’il ne s’agit pas d’un lieu ordinaire, mais d’un édifice consacré au seul culte divin.

Après la messe suit une partie profane où le KJB sert salades, viandes grillées, gâteaux exquis et café. Deux attractions spéciales maintiennent une ambiance festive tout l’après-midi : une tombola où tout le monde espère gagner le gros lot et un jeu du marteau où l’on peut se débarrasser de son excès d’énergie.

6 octobre 2017

Je me rends en visite à Münchenstein auprès de « l’aide suisse pour la mère et l’enfant ». Dans la mesure où la Fraternité est active dans le même domaine avec « Oui à l’Enfant », il me semble important d’établir le contact en vue d’un soutien mutuel.

Je suis favorablement impressionné par différents aspects de leur organisation : les employés adhèrent à un bel idéal et font preuve d’une grande disponibilité opérationnelle. Le groupe est soudé, ce qui a un effet positif sur le climat de travail.

L’accent est mis sur le professionnalisme, facteur important dans le royaume de Dieu ! Un certain amateurisme peut éventuellement convenir quelques années, mais à la longue, les travaux permanents nécessitent une infrastructure adaptée et une organisation claire.

La grâce s’appuie sur la nature. Mais on ne peut pas s’arrêter à la nature. Tout dépend de la grâce de Dieu. Et la grâce de Dieu doit être demandée. Je ne doute pas que le bon Dieu bénisse "l’aide suisse pour la mère et l’enfant". Les employés prient en l’occurrence !

7 octobre 2017

Automne florissant pour le district de Suisse !

Aujourd’hui, deux jeunes du Valais romand et un jeune du canton de Fribourg entrent au séminaire de Flavigny. De même un schwytzois débute sa formation sacerdotale au séminaire de Zaitzkofen.

A cette même période, une jeune fille de Bâle-Campagne rejoint les Dominicaines de Brignoles et une jeune Fribourgeoise entre au noviciat des sœurs de la Fraternité à Göffingen. Une jeune Saint-Galloise arrive chez les sœurs missionnaires du Kenya tandis qu’une Genevoise s’en va chez les Dominicaines de Fanjeaux et une Valaisanne chez les Bénédictines de Perdechat.

A la fin de l’année, une Soleuroise rejoindra également une communauté de sœurs à Niedaltdorf.

Hors district de Suisse, j’aimerais aussi mentionner ici l’entrée au séminaire à Zaitzkofen d’un jeune homme du Vorarlberg qui assistait à la messe au prieuré d’Oberriet ainsi que le départ pour Brignoles d’une jeune Française fréquentant le prieuré de Genève.

Je recommande à vos prières ces jeunes fleurs qui ont pris racine dans le jardin de Dieu. Les années de formation apporteront leur lot d’épreuves. Les pétales tomberont les uns après les autres. Mais cela est nécessaire pour qu’une fleur devienne un fruit. Prions pour que ces vocations mûrissent et éclosent. C’est une promesse.

8 octobre 2017

Cela fait 40 ans qu’une communauté de sœurs de la Fraternité existe à Genève. Une excellente occasion pour remercier, se remémorer les souvenirs et se réjouir.

Le matin, messe solennelle à laquelle assistent les sœurs de cinq communautés différentes ainsi que la première assistante de la Mère générale.

A l’apéritif, les fidèles profitent de l’occasion pour parler entre eux et s’entretenir avec les sœurs.

Personne n’est pressé et les derniers s’en iront vers 13h30. Les Genevois vivent ce qu’un poète arabe a dit il y a plus de mille ans : « Dieu a donné le temps à l’homme, mais il n’a rien dit au sujet de l’urgence ».

A l’occasion de son discours, l’abbé Mouroux souligne que le chiffre 40 exprime la perfection. Beaucoup de sœurs sont venues, beaucoup sont reparties. Les statistiques parlent d’un total de 52 nominations ! C’est sœur Marie-Catherine également présente qui atteint la "demi-perfection" et qui détient le record avec 20 ans de présence.

14 octobre 2017

Environ 300 personnes, principalement des Suisses, ont fait le voyage à San Damiano pour assister à la bénédiction de la nouvelle église et à la réouverture de la maison du pèlerin. La cérémonie est présidée par Mgr Bernard Fellay, supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X.

Présent, l’architecte laisse éclater son bonheur tant il est heureux d’avoir pu construire une église pour Notre Dame. C’est un aussi beau jour que celui de mon mariage, dit-il, le visage rayonnant.

L’ensemble du projet, un travail considérable, a mobilisé beaucoup d’énergie et coûté pas mal d’argent. Au cours des dernières semaines, de nombreux bénévoles valaisans, motivés par M. Marcelin Salamin, ont activement mis la main à la pâte. Un samedi, pas moins de 35 personnes étaient présentes sur le chantier.

Un merci très sincère à l’abbé David Köchli pour la conduite du projet et aux nombreux collaborateurs sans qui cette grande réalisation n’aurait pu aboutir.

Nous ne pouvons et ne voulons porter aucun jugement sur l’authenticité des apparitions de San Damiano. L’Eglise le fera un jour. Néanmoins, même en observateur prudent, il faut reconnaître que San Damiano eut une importance extraordinaire pour le développement de la tradition en Suisse dans les années 1970.

Cet endroit était (et est toujours) un lieu de grâces. Une main ne suffirait pas pour compter les vocations que San Damiano a données à la Fraternité. Et ces appels ne furent pas que des feux de paille. Ces vocations ont perduré jusqu’à aujourd’hui !

28 octobre 2017

« La jeunesse d’aujourd’hui aime le luxe, a de mauvaises manières, méprise l’autorité, ne respecte pas les aînés et discute au lieu de travailler. Les jeunes ne se lèvent pas lorsqu’une personne âgée se présente, ils contredisent leurs parents, se pavanent en public, dévorent les desserts, se croisent les jambes et tyrannisent leurs professeurs. » Qui dit cela ? Vous serez étonné, c’est Socrate, un philosophe grec mort en 399 av. J.-C.

Si Socrate m’accompagnait aujourd’hui, il devrait s’excuser et retirer sa déclaration. Dans la matinée, à Sion, j’ai le privilège de verser l’eau baptismale sur le front de deux jeunes adultes et d’en faire des enfants de Dieu. Bien qu’ils sachent que suivre le Christ implique de porter sa Croix, ils rayonnent d’une joie profonde et d’un vrai bonheur que seule la vraie foi donne et peut donner.

Dans l’après-midi, je suis à Wil pour accompagner environ 500 jeunes catholiques dans une impressionnante procession qui s’étend du centre paroissial jusqu’à l’église de la ville. (Je me demande si une ville de Suisse orientale a déjà vécu un tel événement !) Le dernier week-end d’octobre, comme chaque année, les jeunes d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse se réunissent pour célébrer le Christ-Roi.

Cette année marque le 40e anniversaire du KJB (Katholische Jugendbewegung). A cette occasion, les anciens sont également invités à prendre la parole. Ils se remémorent l’âge d’or des débuts. Des jeunes ont pris le relais et c’est très bien comme cela !