Journal de route novembre - décembre 2016

Source: District de Suisse

Journal de route du Supérieur de district, M. l'abbé Pascal Schreiber,

paru dans Le Rocher c'est le Christ n° 105 – février - mars 2017

6 novembre 2016

On m’avait dit que le quart des fidèles de la chapelle de Monthey étaient âgés de moins de 12 ans. J’en ai eu la preuve lors de ma visite en Valais. Un grand nombre d’enfants et de jeunes assistent à la messe. La moyenne d’âge est vraiment très basse. Si tous ces jeunes restent fidèles, la paroisse de Monthey suscitera certainement beaucoup de vocations religieuses et de familles catholiques. Prions pour que notre jeunesse résiste à l’attrait du monde et persévère sur le chemin de la foi !

13 novembre 2016

Le mouvement catholique des familles, réuni à Littau, se penche sur le thème de la confiance. L’abbé Ludger Grün prononce le sermon de la messe dominicale, et l’après-midi je donne une conférence sur les divers aspects de la confiance. C’est une grande joie de constater que de nombreuses familles, venues surtout de Suisse centrale, ont répondu présent à l’appel. Atmosphère chaleureuse et détendue. Ces réunions sont importantes et renforcent la cohésion entre les familles qui se sentent parfois seules dans leur lutte quotidienne pour vivre chrétiennement.

15 novembre 2016

Certains problèmes sont agréables à résoudre, d’autres moins. (D’ailleurs aujourd’hui on ne parle plus de problèmes mais de « défis »). S’il faut agrandir une école c’est un agréable défi, car cela signifie alors que le développement positif d’une œuvre d’Église nécessite l’agrandissement de sa structure. Le problème réside cependant dans les difficultés qu’il faut surmonter en l’occurrence : contacts avec les autorités, demande d’autorisations, recherche de financement, etc. A l’ordre du jour de l’assemblée générale de l’école primaire « Fleurs de Mai » de Riddes figure entre autres le point de l’agrandissement du bâtiment scolaire. Le président, Vincent Borgeat, présente le projet et fait le point de la situation. Espérons que cette initiative aboutisse et soit couronnée de succès. La soirée se poursuit avec raclettes et fendant. Inutile de préciser que les Valaisans savent joindre l’utile à l’agréable !

18 novembre 2016

Un impressionnant groupe de fidèles suisses s’envole pour le Kenya. But du voyage : participer à la prise d’habit religieux chez les Sœurs missionnaires de la Fraternité1 . Lorsque l’opérateur Safaricom remplace Swisscom sur le téléphone mobile on sait qu’on est arrivé au Kenya.

Jambo, Kenya, jambo !

20 novembre 2016

L’abbé Stefan Pfluger célèbre la messe matinale dans l’église du prieuré de Nairobi. En ce qui me concerne, j’ai le privilège de célébrer la grand-messe dont le sermon est prononcé par l’abbé Zione Jones Nanthambwe, prêtre résidant au Nigeria. Après la Messe, le prieur, l’abbé Nicolas Bély, invite tous les prêtres pour le repas et nous passons avec lui un agréable après-midi. Sont également présents, l’abbé Arnaud Rostand de Menzingen, prédicateur de la retraite de prise d’habit, l’abbé Prudent Balou Yalou, prieur de Libreville au Gabon, ainsi que les abbés Pierre Champroux et James Kimani Ngaruro et le frère Rémy, tous chargés d’apostolat au Kenya. L’amour du sacerdoce traditionnel au sein de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X est le lien qui nous unis.

21 novembre 2016

Au milieu de la grande ville de Nairobi, cinq jeunes filles ont la joie de prendre l’habit religieux. Deux Ougandaises, une Française et deux Suissesses. L’un des points forts de la cérémonie est l’annonce du nom en religion. Bien que chaque candidate puisse soumettre trois propositions, ce n’est qu’à ce moment-là que les personnes présentes apprennent le nom choisi par notre Supérieur général. Claudia Schuwey de Im Fang s’appelle désormais sœur Maria Ancilla et Franziska Stössel d’Uzwil, sœur Maria Gemma.

Accompagnons de nos prières ces deux compatriotes qui accomplissent en Afrique leurs deux années de noviciat. Durant la même cérémonie une sœur africaine du Nigeria a prononcé ses premiers vœux de pauvreté, chasteté et obéissance. L’après-midi fut festif à l’africaine. Des chants typiques inoubliables. Mais la touche helvétique n’a pas manqué : Africains et Européens ont entonné un jodle des plus fervents.

22 novembre 2016

Grâce aux relations d’une personne présente, un petit groupe peut visiter le quartier pauvre de Kibera, l’un des plus grands bidonvilles d’Afrique. Approximativement 200’000 personnes vivent ici sur une superficie de 2,5 kilomètres carrés ! Dès l’arrivée à la limite du quartier on est pris d’un sentiment pénible. Heureusement que le chauffeur de taxi ne nous demande pas de quitter la voiture avant qu’une personne indigène ne nous prenne en charge. Sans elle, impossible de pénétrer dans le bidonville ou, pire, d’en ressortir vivant. Les mots me manquent pour décrire ce que j’ai vu et vécu. Des gens nous ont ouvert leurs portes en nous demandant à la fin : « Father, please pray with us ! » Révérend Père, s’il vous plaît, priez avec nous ! La pauvreté de ces gens vivant sous des tôles ondulées est angoissante. Ils semblent cependant profondément heureux et rayonnent d’une joie intérieure. Une quantité incroyable de déchets jonchent les chemins et nos chaussures en prennent un coup. Cependant celui qui pense que ces gens n’attachent pas d’importance à la propreté et à l’hygiène se trompe lourdement. Je n’ai pratiquement vu personne portant des habits sales. Au moment de nous quitter, Rose, l’une des personnes accompagnantes me dit : Père, si vous revenez ici, prenez avec vous quelques messieurs afin que quelqu’un me sorte d’ici ! En réalité le choix d’un partenaire pour une femme kenyane est difficile car, selon les dires de Rose, la parité serait ici d’un homme pour sept femmes. Traditionnellement au Kenya, les hommes doivent acheter leur femme. Dans le temps ils les payaient avec des chèvres ! Aujourd’hui semble- t-il, la transaction se fait en billets de banque !

23 novembre 2016

Aujourd’hui débute un safari de trois jours avec chasse aux lions, éléphants et buffles. Comprenez-moi bien cependant, ces animaux sauvages ne seront pas chassés avec des fusils mais avec des appareils photos. Pour autant, la vue de ces animaux se mérite. Ce n’est qu’après 4 ou 5 heures de routes cahoteuses que nous entrons dans la réserve de chasse. Les participants ont aussi fait preuve de courage en assistant à la messe, une fois à 5h10 et une autre fois à 5h40 du matin.

Kwa heri, au revoir, Kenya !

2 au 4 décembre 2016

Je passe trois jours au Prieuré de Genève. Un endroit idyllique : une sympathique communauté de prêtres, cinq sœurs zélées, une chapelle bien conçue et spacieuse, de nombreux fidèles, une école primaire de soixante élèves dirigés par un personnel compétent. Comme la grâce se fonde sur la nature, une bonne infrastructure facilite l’apostolat auprès des âmes. Ici, ce qui va bientôt manquer à la communauté, ce sont les dettes ! Grâce à la générosité des fidèles, tout est bientôt remboursé. Félicitations !

8 décembre 2016

A Goldau les abbés Alexandre Maret et Thibaud Favre renouvellent leur engagement respectif dans la Fraternité. En cette grande fête de la sainte Vierge, la présence de nombreux prêtres permet la célébration d’une grand’messe solennelle. Cela devait faire longtemps que les fidèles de Goldau n’avaient plus eu le privilège de participer à une telle cérémonie festive. Ils ont fait part de leur joie en embellissant la cérémonie de deux magnifiques interprétations polyphoniques.

Bien qu’à Goldau le nombre de fidèles se rendant à notre chapelle du Hügelweg 8 puisse encore augmenter, les talents musicaux sont d’ores et déjà bien présents.

15 décembre 2016

Le facteur m’apporte la lettre de huit pages d’une vielle dame que je ne connais pas. Un passage de cette lettre attire mon attention :

« Quand je pense que trois pour cent seulement de vos fidèles lisent les prières de la messe dans un missel, cela devrait faire retentir la sonnette d’alarme auprès des gens concernés. Comment les fidèles comprennent-ils les prières que vous dites en latin et qui leur sont directement destinées comme l’introït, l’offertoire et les prières finales ?

Par exemple Seigneur Dieu, Vous nous avez donné le commandement de Votre amour et de celui du prochain comme la condition de l’accomplissement de toute Votre loi. Donnez-nous la force d’être fidèle à ce commandement afin que nous ayons la vie éternelle.

Qui comprend cette demande en latin ? Qui peut l’accomplir ? Comment les enfants et les jeunes se sentent-ils concernés ? » [Fin de l’extrait].

Même si certainement plus de trois pour cent de nos fidèles lisent la messe dans leur missel, la critique n’est pas anodine. Combien le font-ils avec attention ? Combien ont-ils lu le propre du jour ?

Chers fidèles, je vous invite tous à lire avec attention les textes de la messe et de prier en union avec le prêtre qui célèbre à l’autel. Plus vous vous donnerez de la peine, plus vous profiterez du saint Sacrifice de la messe.

18 décembre 2016

Durant la semaine, dans nos séminaires, un livre est lu pendant les repas de midi et du soir.

Cette lecture donne une atmosphère sérieuse au repas. Cependant, lors de mes études au séminaire de Zaitzkofen, le lapsus d’un étudiant dérida un instant l’atmosphère. Le thème de la lecture était la vie de sainte Bernadette de Lourdes. Au lieu de lire : le soir Bernadette retourna à son lieu de prières « Gebetsstätte » il lut : le soir Bernadette retourna au restaurant « Gaststätte ». Cette anecdote me revient aujourd’hui à l’esprit alors que nous fêtons le 25e anniversaire de la fondation de notre chapelle d’Uznach.

Ici, il y a un quart de siècle, eut lieu la même inversion mais dans l’autre sens sans qu’il s’agisse d’un lapsus. Un restaurant se transforma en un lieu de prières. Le Gemsli est devenu la Chapelle Saint-Meinrad et l’est resté jusqu’à aujourd’hui.

L’abbé Niklaus Pfluger, 1er Assistant du Supérieur Général chante la messe pour remercier le Bon Dieu des nombreuses grâces qui ont coulé à cet endroit depuis 25 ans. La chapelle est remplie jusqu’au dernier siège. Les fidèles se rendent ensuite dans un restaurant, un vrai ! …, afin de dignement célébrer cet anniversaire.

  • 1Les Sœurs Missionnaires de Jésus et Marie sont une congrégation à vœux simples consacrée à l’apostolat dans les pays de mission, érigée en mars 2011 par Mgr Bernard Fellay, Supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X.