Journal de route janvier - février 2018
Journal de route du Supérieur de district, M. l'abbé Pascal Schreiber,
paru dans Le Rocher c'est le Christ n° 112 – avril - mai 2018
6 janvier 2018
Le KJB de Lucerne fait des merveilles. Dans une salle paroissiale bien garnie, le groupe joue une pièce de théâtre impressionnante intitulée « Perkunos Blitz und der Donner des Ordens ». Elle traite du conflit entre le bien et le mal. Quelques braves chevaliers de Marie livrent une bataille acharnée contre le paganisme. Cette pièce est l’une des meilleures qu’il m’a été donné de voir en Suisse. Une signification profonde, des acteurs qui vont au-delà d’eux-mêmes et des costumes en harmonie parfaite. Le réalisateur et les techniciens sont de vrais professionnels.
J’espère que ce théâtre éveillera dans de nombreux (jeunes) cœurs le désir de devenir un chevalier de Marie comme Etzel (le méchant qui se convertit à la fin de la pièce). Je parle ici d’Etzel après sa conversion bien entendu !
20 janvier 2018
Après le repas de Noël du personnel et des bénévoles de Wil, je compte utiliser le trajet en train jusqu’à Genève (quatre heures), pour, entre autres, étudier quelques pages explicatives en vue de la messe pontificale de demain dimanche.
Assis dans le train, une difficulté inattendue me laisse perplexe ! Les pages concernant la cérémonie traitent de la « fonction du prêtre assistant à la messe pontificale au faldistoire ». Que signifie « faldistoire » ?
Je réalise que je n’ai jamais participé à une telle messe de ma vie et je ne peux pas m’imaginer la cérémonie de demain si j’ignore la signification du terme « faldistoire ». Je laisse donc le problème de côté pour le moment. C’est au repas du soir que l’énigme sera résolue ! Un faldistoire est une chaise avec accoudoirs mais sans dossier. Ce siège est, contrairement au trône épiscopal, placé du côté de l’épître. Il est parfois utilisé lorsque le petit nombre de prêtres assistants ne permet pas de célébrer une messe pontificale « classique ».
Si, en lisant ces lignes, un confrère a l’idée d’organiser une messe pontificale au faldistoire dans son prieuré, je me permets de lui donner un conseil : l’effort en vaut la peine, la messe est belle, mais sans les séminaristes d’Ecône il ne faut pas s’y aventurer !
21 janvier 2018
Jour de confirmation à Carouge. 39 personnes reçoivent le sacrement des mains de Mgr Bernard Fellay.
Des enfants deviennent des combattants du Christ. La vie de la grâce reçue par le baptême arrive à maturité. Que le Saint-Esprit continue son œuvre de perfection ! Qu’il allume dans le cœur des confirmands le feu qui brûlait dans celui de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus :
« Je sens en moi d’autres vocations, je me sens la vocation de guerrier, de prêtre, d’apôtre, de docteur, de martyr ; enfin, je sens le besoin, le désir d’accomplir pour toi Jésus toutes les œuvres les plus héroïques…
Je sens en mon âme le courage d’un croisé, d’un zouave pontifical, je voudrais mourir sur un champ de bataille pour la défense de l’Eglise… (…) Je voudrais éclairer les âmes comme les prophètes, les docteurs, j’ai la vocation d’être apôtre… je voudrais parcourir la terre, prêcher ton nom et planter sur le sol infidèle ta croix glorieuse (…) Je voudrais être missionnaire (…) Mais je voudrais par-dessus tout, ô mon Bien-Aimé Sauveur, je voudrais verser mon sang pour toi jusqu’à la dernière goutte… Le martyre, voilà le rêve de ma jeunesse, ce rêve il a grandi avec moi sous les cloîtres du carmel… ».
Qu’un évêque soit présent au repas de confirmation, personne ne s’en étonnera. Qu’il y en ait deux, cela est très rare. Mgr Alfonso de Galarreta résidant à Genève et n’étant pas en voyage aujourd’hui, nous tient compagnie pour le repas. Un moment très apprécié !
22 janvier 2018
La plupart des prêtres du district de Suisse ne connaissent l’église d’Oensingen que dans sa décoration de Noël, car c’est ici que se déroule chaque année en janvier la réunion de tous les prêtres du district.
Le Supérieur général, Mgr Bernard Fellay, nous honore de sa présence. Le matin, il célèbre la sainte messe et prononce un sermon édifiant sur la vertu d’espérance. Les abbés Markus Bayer et Thomas Suter ont l’honneur d’être au côté de l’évêque en tant que lévites. Récompense qu’ils reçoivent pour avoir terminé avec succès leur formation de directeur d’établissement scolaire à la Haute Ecole Pédagogique de Lucerne.
Après un excellent repas et un bon dessert, Mgr Fellay s’adresse aux confrères. C’est un privilège de recevoir des nouvelles de la vie de la Fraternité directement de la bouche du Supérieur général. Des nouvelles officielles et non pas erronées et fantaisistes comme celles que l’on trouve, souvent par curiosité malsaine, sur des sites internet douteux.
Internet a parfois éveillé des âmes à la foi et à la tradition catholiques. Le net peut donc avoir de bons côtés ! Mais pour combien est-il une malédiction ?
1er février 2018
Il y a un an, sœur Marie-Christiane quittait Rickenbach pour planter sa tente au sein du foyer pour personnes âgées de la Fraternité sacerdotale de Weihungszell. Aujourd’hui, en route pour Zaitzkofen l’abbé Köchli, Bruder Franz et moi-même avons le plaisir de lui rendre visite. Ce sera malheureusement la dernière fois car sœur Marie-Christiane décèdera le 6 mars suivant.
Jetons un regard sur sa vie. Née le 19 mars 1934 à Tavetsch (Grisons) elle est baptisée le même jour et reçoit le nom de Josepha.
En 1952, elle rejoint les sœurs Oblates de Saint François de Sales à Soyhières (Jura). Elle sera en poste, entre autres, à Nice et Voiron (France).
Le 15 septembre 1982, elle entre chez les Oblates de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X. Affectée au siège du district à Villars-sur-Glâne (Fribourg), elle prononce ses vœux définitifs trois ans exactement après son entrée. Lorsque le siège du district est transféré à Rickenbach, en été 1993, elle déménage également dans le canton de Soleure.
Après avoir travaillé au siège du district pendant 34 ans et tenu son ménage pour la plupart du temps, elle change une dernière fois de domicile pour s’établir au foyer Saint-Joseph de Weihungszell. Que Dieu Tout-puissant la récompense ! C’est dans le mois de saint Joseph et dans la maison qui lui est dédiée que l’époux de la bienheureuse Vierge Marie l’a emmenée dans la maison du Seigneur pour lui donner le repos éternel. Qu’elle repose en paix !
2 février 2018
C’est une pratique bien établie dans la Fraternité Saint-Pie X. Les prises de soutanes et les tonsures ont lieu à la fête de la Purification de la Vierge Marie. Les deux cérémonies expriment l’abandon de sa vie à Dieu. Au temple, l’enfant Jésus est présenté à son Père céleste, sachant pertinemment que ce geste préfigurait déjà sa mort sacrificielle sur la croix.
A l’exemple du Seigneur et avec le désir de suivre le Christ, une bonne douzaine de jeunes gens reçoivent aujourd’hui l’habit spirituel ou la tonsure à Zaitzkofen.
Les candidats à la prêtrise portent aujourd’hui des cierges allumés entre leurs mains. Puissent-ils non seulement porter la lumière, mais être eux-mêmes la lumière ; la lumière dans un monde de ténèbres, la lumière de la vérité dans un monde de mensonges, la lumière de la chasteté dans un monde de corruption morale.
22 au 26 février 2018
Le prieuré et l’école de Lucerne fonctionnent bien. Les fidèles sont très satisfaits. C’est l’impression que j’ai eue lors de ma visite canonique. Cela ne veut sans doute pas dire que tout roule sur du velours. Sans assiduité pas de prix ! Sans croix, pas de bénédiction !
C’est un secret pour personne, l’abbé Volker Schultze est chanceux au jass. Pourquoi ? On ne le sait pas ! Ce dimanche après-midi nous sommes ensemble pour un « chibre ». On m’avait averti que notre jeune confrère avait une annonce à chaque tour. Je ne voulais pas le croire, mais je l’ai appris à mes dépens !
Que saint Joseph, patron du prieuré et de l’école de Lucerne bénisse et protège cette belle œuvre !