Journal de route août - octobre 2016
Journal de route du Supérieur de district, M. l'abbé Pascal Schreiber,
paru dans Le Rocher c'est le Christ n° 104 – décembre 2016 - janvier 2017
22 août 2016
Invité par l’abbé Matthias Grün je me rends avec plaisir à Oberriet pour célébrer, en la fête du Cœur Immaculé de Marie, la sainte messe d’ouverture de l’année scolaire. Bien que l’école Saint-Michael soit assez petite en comparaison avec les grandes écoles de Wil et Wangs, on y accomplit de grandes choses. Puissent les âmes immortelles de nos enfants profiter pleinement des écoles maternelles et primaires !
Après la messe, les parents sont invités à un petit-déjeuner. C’est l’occasion de rencontrer pour la première fois la nouvelle directrice, Sœur Maria Scholastica.
Je rentre le cœur léger à Rickenbach, sachant que l’école est en de bonnes mains.
28 août 2016
Notre nouveau prêtre, l’abbé Volker Schultze célèbre une première messe supplémentaire à Bâle. L’abbé Georg Pfluger profite de l’occasion pour inviter les fidèles à se réunir pour un repas en commun. Une vieille dame pleine de spontanéité et de fraîcheur, malgré quelques rides sur le visage déclare : « Enfin de nouveau une petite fête ! » Elle a raison. Une foi commune a formé nos communautés et les maintient en vie. Néanmoins, l’élément humain ne doit pas manquer. C’est vrai que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais il faut aussi du pain. Pas de malentendu cependant ! Il n’y avait pas que du pain sur la table !
11 septembre 2016
La grande famille de la brocante La Vie se réunit au col du Simplon pour la sortie annuelle. Sans savoir pourquoi, je me sens immédiatement à l’aise dans ce groupe.
« Ils n’ont plus de vin » (Jean, 2,3). Ce sont les paroles de Notre-Dame à Jésus aux noces de Cana. Ici ce n’est pas le problème, car ce qui nous manque c’est de l’eau ! Ainsi devons-nous aller mendier des seaux d’eau chez les voisins et les transporter sur place. Tout cela se passe avec humour et dans la bonne humeur. C’est dans ces moments-là que nous comprenons mieux combien nous sommes dépendants de ce liquide !
15 septembre 2016
La fête de Notre-Dame des Sept Douleurs est paradoxalement un jour de joie. À Rickenbach, dans la matinée, une sœur oblate de la Fraternité renouvelle ses engagements. Au sermon, je fais le parallèle Jésus-Prêtre et Marie-Sœur, respectivement Jésus-Marie et prêtre-religieuse. Comme les prêtres doivent imiter Jésus et mettre en pratique ses dispositions, de même les sœurs doivent imiter Marie et mettre en œuvre ses mêmes dispositions. Plus les sœurs ressemblent à Marie, plus les prêtres ressemblent à Jésus. Plus les sœurs sont hosties, c’est-à-dire victimes immolées en sacrifice, plus les prêtres sont prêtres immolant le sacrifice.
Comme les autres sœurs oblates de la communauté sont occupées ailleurs, la sœur concernée doit préparer elle-même son repas de fête. Ainsi, peut-elle mettre en pratique son oblation dans les faits.
Dans l’après-midi je me rends à Wangs avec l’abbé Köchli pour fêter les diplômes de Maturité, 25 ans exactement après la première remise des diplômes à Diestedde. Deux Suisses et un Autrichien du Vorarlberg figuraient alors parmi les lauréats. Les deux diplômés suisses de l’époque sont prêtres de la Fraternité depuis dix-neuf ans et actifs aujourd’hui dans le district. De même aujourd’hui deux Suisses et un Autrichien du Vorarlberg sont concernés et le centre de notre attention. Ils ont réussi, ce qui visiblement les réjouit et les libère ! La célébration est riche en événements : apéritif, discours, représentations musicales, pièce de théâtre, témoignages et distribution de cadeaux, bénédiction du Saint-Sacrement et enfin un bon dîner.
22 septembre 2016
Je visite aujourd’hui l’école "Cours Notre-Dame des Champs" dans le canton de Vaud. Durant l’entretien avec les responsables, nous analysons la situation actuelle, jetons un regard sur le passé, et nous tournons vers l’avenir. Il est impressionnant d’énumérer tous les sacrifices consentis par les parties concernées par cette école : direction, enseignants, parents et bienfaiteurs. Que Notre-Dame les prenne sous sa maternelle protection !
24 septembre 2016
En ce samedi des Quatre-Temps, j’ai le privilège de baptiser un adulte. Le baptême d’adulte est une cérémonie poignante. Après l’administration du sacrement, je dis au néophyte : « Si vous mouriez maintenant, vous iriez directement au ciel. » Il me répond immédiatement : « Je veux vivre encore quelques années car je dois éduquer ma fille. » Bonne réponse. Le père, nouveau catholique, a compris que le baptême donnait non seulement des droits mais aussi des devoirs.
25 septembre 2016
Aujourd’hui, lendemain de son baptême, le nouveau baptisé reçoit pour la première fois la sainte communion à Oensingen. Puisse saint Nicolas de Flüe – qui vécut 20 ½ ans sans nourriture corporelle mais uniquement de la sainte communion – nous donner un amour intime et une vraie faim pour la réception du sacrement de l’Eucharistie.
Je célèbre la messe d’anniversaire pour Otto Kathriner, un descendant direct de saint Nicolas de Flüe. Quelle magnifique coïncidence que cette messe d’anniversaire tombe le jour même de la fête de notre saint national !
5 octobre 2016
Une Lucernoise nous invite à une petite fête d’adieu. La vieille dame sera bientôt pensionnaire de la maison pour personnes âgées de la Fraternité Saint-Pie X à Weihungszell, en Allemagne. Quitter sa maison à près de 90 ans et partir à l’étranger est un acte courageux !
Cependant que ne ferait-on pas pour pouvoir passer la dernière tranche de sa vie dans un foyer catholique ? Sainte Messe tous les jours, trois chapelets et quatre repas. Les journées sont bien remplies. Si vous souhaitez examiner cette question pour vous-même ou pour l’un de vos parents, n’hésitez pas à contacter notre économe de District.
8 octobre 2016
Cet automne, un bon nombre de jeunes gens et de jeunes filles ont choisi la vie religieuse. Aujourd’hui, un Valaisan entre au séminaire de Flavigny et un Saint-Gallois au séminaire de Zaitzkofen. En septembre, c’était le tour des jeunes filles. Une Appenzelloise est entrée chez les Dominicaines de Brignoles, une Saint-Galloise et une Lucernoise chez les Sœurs de la Fraternité à Göffingen. Enfin, trois Valaisannes sont entrées chez les Dominicaines de Fanjeaux. Nous sommes très heureux de ces huit nouvelles vocations dans notre pays et prions pour que ces années de discernement et de formation se déroulent pour le mieux.
9 octobre 2016
Les fidèles du Prieuré de Lucerne se réunissent aujourd’hui sur la tombe de Nicolas Wolf von Rippertschwand, une personnalité catholique majeure qui vécut de 1756 à 1832. Bien que la litanie de Nicolas Wolf figure dans le Sursum corda, je la découvre aujourd’hui pour la première fois. C’est une merveilleuse et puissante prière qui nous rappelle la Grande Prière des Confédérés !
Après la prière, je donne une conférence sur une contemporaine de Nicolas Wolf, Marguerite Bosco, la mère de Don Bosco, et ses principes éducatifs. Personne n’a eu une plus grande influence qu’elle sur saint Jean Bosco, l’éducateur de la jeunesse. Que n’a-t-il pas reçu d’elle en grandissant ? Seigneur, donnez-nous de nombreuses saintes mères !
11 octobre 2016
Aujourd’hui, nous célébrons le 30e anniversaire de l’inauguration de la chapelle de Rickenbach. Remercions le Bon Dieu pour les nombreuses grâces qui ont coulé à cet endroit. Pendant toutes ces années, à l’exception du Triduum pascal, la sainte messe a été célébrée ici tous les jours. Après la messe d’action de grâce, les fidèles sont invités à se réunir dans la salle des chevaliers pour un petit déjeuner festif. Les gens apprécient le bon repas et la joie d’être ensemble. Plusieurs personnes nous ont envoyé un mot de reconnaissance par la suite.
Dans l’après-midi, nous avons rendez-vous à Bâle avec deux spécialistes en construction et immobilier de la Suisse orientale. Nous analysons en détail le besoin de rénovation du bâtiment du Prieuré. Quelle est la nature du bâtiment ? Vaut-il la peine d’être rénové ? Peut-on louer cette maison en l’état ? Est-il utile de conserver ce bâtiment ? Telles sont les principales questions auxquelles nous sommes confrontés. Par la même occasion, nous essayons de remettre en fonction le climatiseur installé dans le grenier. À Bâle, en été, les Messes ne conviennent pas à ceux qui préfèrent l’hiver !
15 octobre 2016
C’est devenu une tradition maintenant, le groupe de voyage St-Raphaël organise une ultime rencontre en automne. La journée commence par une messe à Oensingen, puis le groupe se dirige vers Berne, probablement la plus belle ville de Suisse. La capitale fédérale, construite dans un méandre de l’Aar, fait face aux Alpes. Un guide nous explique la riche histoire de cette ville médiévale inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Nous montons au sommet de la tour de la cathédrale puis nous nous dirigeons vers la colline du Gurten d’où la vue sur la ville est magnifique. Le repas du soir est servi dans le cadre très élégant de la Kornhauskeller, transformée en une salle de banquet en 1896. Les magnifiques fresques de l’époque ont été réalisées par le peintre bernois Rudolf Münger. L’impressionnant tonneau placé dans la salle a une contenance de 41’055 litres !
La journée se termine par un spectacle son et lumière sur la Place Fédérale. Prouesse technologique certes mais le contenu laisse à désirer. Ce n’est que vers la fin des 25 minutes du show que nous comprenons le sujet de la présentation. L’art contemporain est une question de goût. Je ne me prononcerai pas sur la question !
Au printemps prochain le groupe se rendra à Saint-Pétersbourg, en Russie. Si vous êtes intéressés et si vous remplissez les conditions de participation (être célibataire et âgé de 23 à 45 ans), réservez la semaine qui suit le dimanche in albis.
16 octobre 2016
« Les vieilles routes demeurent, les vieilles maisons demeurent mais les vieux amis ne sont plus là », une chanson qui cartonnait sur les ondes (Suisse allemanique !) il y a une trentaine d’années. Je me retrouve à Granges-Paccot où j’avais charge d’âmes de 1999 à 2003. La route n’a pas changé, les bâtiments non plus. Mais qu’en est-il des vieux amis ? Certains sont encore là, d’autres sont morts. Cependant, beaucoup de nouveaux visages. Si la communauté s’est rajeunie, c’est grâce aux anciens, restés fidèles. Que N.D. de Bourguillon, Gardienne de la foi protège la communauté de Granges-Paccot.
Du 17 au 22 octobre 2016
J’ai le plaisir d’être à Enney pour prêcher une retraite montfortaine avec l’abbé Mörgeli.
Les prédicateurs se rendent compte chaque année que ces exercices produisent dans les âmes les mêmes fruits que les exercices spirituels ignaciens. Dans le courant de la semaine, un monsieur disait : j’étais un peu sceptique, pensant que les retraites montfortaines étaient plutôt destinées aux dames. Je me suis trompé. Ces exercices sont très virils.
À Mels, Wangs et Wil, de nombreux élèves de la 3e classe supérieure ont fait leur consécration à Jésus par Marie selon la méthode de saint Louis Grignion de Montfort. Je souhaite à ces anciens qui se sont consacrés dans la fleur de l’âge, de faire une retraite montfortaine pour mieux comprendre, renouveler et vivre plus intensément le don de soi à Jésus par Marie.