Etats-Unis : un vote au Sénat tente de garantir l’accès à l’avortement
La courte majorité démocrate au Sénat n’a pas suffi, mercredi, à permettre l’adoption d’une loi garantissant l’accès à l’avortement aux Etats-Unis. Un échec législatif attendu, en amont d’une décision de la Cour suprême.
Le Sénat américain a rejeté un projet de loi qui garantirait au niveau fédéral l’accès à l'avortement juste avant la naissance. Soixante voix étaient nécessaires pour que le projet de loi soit adopté. Tous les sénateurs républicains ont voté contre.
Ce vote était surtout symbolique, les démocrates ne disposant pas des 60 voix sur 100 nécessaires pour avancer sur ce texte. Mais il s’inscrit dans un combat plus large des progressistes pour tenter de légaliser un « droit » à l’avortement.
Les républicains se sont opposés en bloc à ce projet de loi, accusant les démocrates, par la voix de leur chef Mitch McConnell, de vouloir proposer des « avortements à la demande ». Ultime revers, le démocrate Joe Manchin, déjà fossoyeur de plusieurs grands chantiers de Joe Biden, a voté avec l’opposition républicaine.
Le président américain a fustigé l’issue du vote. « Les républicains du Congrès – dont aucun n’a voté pour ce projet de loi – ont choisi de s’opposer au droit des Américaines de prendre les décisions les plus personnelles concernant leur corps, leur famille et leur vie », a-t-il dénoncé dans un communiqué.
Aux cris de « mon corps, mon choix », une trentaine d’élus de la Chambre des représentants, où cette loi avait été adoptée avec succès en septembre, sont venus assister au vote du Sénat pour contester son échec.
Manifestations quotidiennes
Depuis la révélation de ce projet d’arrêt de la Cour suprême, des groupes plus ou moins denses viennent tous les soirs crier leur colère devant le temple américain du droit, imposant bâtiment de marbre blanc désormais protégé par un grillage. Et certains manifestants protestent jusque devant le domicile de juges conservateurs de la Cour.
Plusieurs grandes organisations progressistes avaient appelé les Américains à défiler en masse le 14 mai dans tous les Etats-Unis. Quatre grandes marches ont été organisées à Washington, New York, Chicago et Los Angeles, et des centaines de rassemblements dans le reste du pays.
Le président américain Joe Biden a lui aussi promis de s’impliquer personnellement dans la bataille et exhorté les Américains à « choisir des candidats favorables » au droit d’avorter lors des élections législatives de mi-mandat, le 8 novembre. Il souhaite ainsi élargir la majorité des démocrates au Sénat, avec l’espoir d’être alors en mesure de passer cette loi fédérale favorable à l’avortement.
Mais ces élections sont toujours très périlleuses pour le pouvoir en place, et il est très possible que les démocrates perdent au contraire leur mince majorité au Congrès lors du scrutin. Ce qui serait éminemment souhaitable pour le droit à la vie.
(Sources : InfoCatolica/CNA – FSSPX.Actualités)
Illustration : Architect of the Capitolderivative work: O.J., Domaine public, via Wikimedia Commons