Chronique avril 2024
3 avril 2024
L’apostolat de la Semaine sainte m’ayant absorbé durant une dizaine de jours dans les lointaines îles de l’océan Indien, c’est à l’aéroport de Paris que me parvient la triste nouvelle du rappel à Dieu de notre cher Mgr Vitus Huonder. Tout est allé très vite ! Un peu plus de deux semaines après l’annonce de sa maladie, le bon Dieu avait déjà repris auprès de lui notre cher Monseigneur.
Si nos premières réactions vont bien sûr à la prière et au recueillement, il nous faut tout de suite prendre en main les différentes questions concernant l’enterrement… et pour un évêque, on ne peut guère improviser ! En raison des vacances de Pâques, tant au séminaire qu’à l’école de Wangs, nous nous voyons contraints de repousser la date de la cérémonie. Cela donnera aussi l’occasion aux nombreux fidèles de venir prier auprès de la dépouille mortelle de l’évêque émérite de Coire, tout d’abord à Wangs où il a vécu ces dernières années, puis à Oberriet, cette église qu’il avait consacrée en novembre dernier et où il aimait à se rendre le dimanche et enfin à Ecône, sa dernière demeure.
13 avril 2024
Par une magnifique journée bien ensoleillée, une belle affluence remplit peu à peu notre église de Lucerne et nous sommes très heureux de constater que les familles, en particulier celles de la région, ont répondu présent pour le pèlerinage des vocations.
Le but du pèlerinage est le sanctuaire de Werthenstein, un magnifique sanctuaire construit sur un promontoire de l’Emme. Un chercheur d’or néerlandais a reçu ici bien plus que le métal précieux qu’il convoitait, puisque la Mère de Dieu l’a gratifié de sa venue ! Pour nous aussi, c’est plus que de l’or que nous voulons ramener, ce sont quelques vocations que nous espérons obtenir du Bon Dieu. Daigne le Saint-Esprit donner aux jeunes concernés la force et le courage de répondre à son appel !
14 avril 2024
Le jour officiel du jubilé des 50 ans des sœurs de la Fraternité se fêtait la veille à Ecône, le 13 avril. Notre Supérieur général y était présent pour la messe d’action de grâce. Malheureusement empêché par le pèlerinage des vocations, l’invitation m’a été faite de célébrer la messe en ce dimanche, puisque les sœurs étaient restées au séminaire.
Il faut avouer que c’est assez déconcertant de s’adresser à une nef remplie de religieuses ! Tout d’abord, parce qu’il n’y a guère d’assemblée aussi recueillie et attentive, mais qu’il est difficile de prêcher sur ce qui fait leur quotidien, surtout que certaines d’entre elles le vivent concrètement depuis bientôt un demi-siècle et sauraient mieux que quiconque en parler. Heureusement notre fondateur, qui est au celui des sœurs, a déjà réalisé ce travail dans ses conférences, avec la simplicité et la profondeur qui le caractérisait. Il suffisait donc de citer Mgr Lefebvre en admirant la synthèse qu’il en a faite.
Il nous reste à souhaiter longue vie à la congrégation des sœurs de la Fraternité pour qu’elle ne cesse de s’accroître, et de leur exprimer tous nos vœux de fidélité à leur belle vocation d’auxiliatrices du sacerdoce.
17 avril 2024
« Je veux être enterré auprès de l’évêque qui a tellement souffert pour l’Eglise. » C’était le souhait de Mgr Huonder, souhait qui a nous a tous surpris à sa première évocation, mais qui, finalement, était la suite logique de la vie de l’évêque émérite de Coire.
Le convoi funèbre arrive le 16 avril en fin d’après-midi à Ecône, reçu par le séminaire au grand complet, puis la dépouille mortelle est déposée à la crypte pour la nuit de prière qui s’en suit.
Lors des funérailles, nous sommes heureux de compter sur la présence de Mgr Bonnemain, actuel évêque de Coire, et de Mgr Eleganti, ancien évêque auxiliaire de Mgr Huonder, qui viennent s’ajouter au petit millier de fidèles qui ont fait le déplacement, dont de nombreux prêtres ainsi que le séminaire de Flavigny, une délégation du séminaire de Zaitzkofen et, bien sûr, l’école de Wangs au grand complet.
Il y aurait tant à dire sur notre cher Mgr Huonder, sur sa vie et sa personnalité. Cependant sa discrétion et son humilité ne sont pas seulement à admirer, mais aussi à mettre en pratique. Mgr Bernard Fellay qui a célébré la cérémonie et à qui revenait la tâche ardue de prêcher, a su trouver les mots justes pour décrire notre défunt et pour élever surnaturellement ses auditeurs. De là-haut, ne nous oubliez pas, Monseigneur !
20 avril 2024
Contrairement au pèlerinage en Suisse alémanique où la chaleur avait été assez intense, une semaine plus tard, c’est plutôt un temps froid et venteux qui nous accompagne pour franchir les kilomètres nécessaires pour rejoindre Saint-Maurice, but du pèlerinage. Mais il faut plus que cela pour refroidir d’ardents pèlerins !
Le prieur de Genève, l’abbé Jean de Loÿe, nous fait l’honneur de sa présence et célèbre la messe. Dans son beau sermon, il donne cette belle image du prêtre qui doit être comme l’étoile des mages : mener les âmes à Dieu, ni plus, ni moins.
Prions pour la sanctification des prêtres et intercédons pour que les vocations viennent rejoindre cette cause si belle à la suite de Notre-Seigneur ! Comme saint Maurice qui avait donné son cœur avant de donner sa vie, il faut aussi que nous soyons plus que jamais prêts à donner notre cœur à Dieu !
24 avril 2024
C’est avec une très grande joie que tous les frères du district se retrouvent en notre chapelle de Schlieren (Zürich). D’habitude, nous avons de la peine à les rassembler tous, tant ils sont occupés et indispensables dans nos maisons, mais cette fois-ci, ils sont là, presque au grand complet.
Après la messe célébrée par l’abbé Philippe Lovey, nous nous rendons au monastère de Fahr. Plutôt connu aujourd’hui pour ses positions progressistes, il n’en reste pas moins un cadre magnifique qui porte à la prière. L’après-midi, nous profitons d’une visite guidée du Grossmünster de Zürich… Evidemment, on voit les traces plus que centenaires de l’occupation protestante, mais il est difficile aussi de renier l’origine catholique de l’église et c’est avec plaisir qu’on en souligne les marques… en se mettant à rêver qu’un jour cet édifice retrouve le culte pour lequel il avait été construit.
26 au 29 avril 2024
Cette fin du mois d’avril me conduit pour un passage de quelques jours à notre prieuré de Genève en vue de la visite canonique. Avec les quatre prêtres présents et le diacre, la maison du prieuré est désormais bien remplie ! Heureusement, le travail ne manque pas et notre Oratoire de Carouge a un rayonnement toujours plus grand.
Le samedi, du côté de la maison des sœurs, c’est le grand déménagement, puisqu’une partie des travaux étant terminés, il s’agit d’emménager dans les nouvelles chambres et de libérer l’autre partie pour la suite des rénovations. L’équipe des volontaires a été efficace et les sœurs tout heureuses de cette nouvelle étape franchie.
Le dimanche, c’est avec soulagement que l’on peut annoncer à Genève qu’aucun changement n’aura lieu au prieuré. Ailleurs en Suisse, les réactions pourront bien évidemment varier selon les annonces. C’est bien compréhensible que tous ces départs et changements nous affectent, mais on essaie de les réaliser pour pérenniser la délicate alchimie entre la composition des prieurés et les nécessités de l’apostolat, ce qui est loin d’être simple !