Le Saint-Esprit et son don : la foi des Apôtres

Mes bien chers frères,



L'Evangile nous dit que les apôtres allèrent baptiser dans l'Esprit-Saint ceux qui n'avaient été baptisés que dans le baptême de Jean. Ils leur conférèrent l'Esprit-Saint et, des manifestations, même extérieures, se produisaient lorsque ces néophytes recevaient le baptême de l'Esprit.

Nous ne devons pas oublier que nous aussi chrétiens, nous avons été baptisés dans l'Esprit Saint.

Le don de l’Esprit-Saint aux apôtres : la foi

Qu'a donné l'Esprit-Saint aux apôtres qui l'ont reçu le jour de la Pentecôte ? Il leur a donné une foi vive, une foi profonde, résultat de leur adoption divine, car c'est cela que l'Esprit-Saint donne par la grâce du baptême, le baptême de l'Esprit. C'est que nous devenons enfants de Dieu; nous devenons des fils adoptifs de Dieu, en Notre-Seigneur Jésus-Christ.

C'est alors que par cette grâce de l'Esprit-Saint, les apôtres ont cru en la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ et dans ses attributs qui sont d'être Roi, d'être Prêtre, d'être juge. Désormais pour eux il n'y avait plus aucun doute, aucune hésitation. Ils étaient vraiment remplis de l'Esprit de Notre Seigneur Jésus-Christ. Et cet Esprit que Notre Seigneur Jésus-Christ Lui-même leur avait promis : « Je vous enverrai mon Esprit, qui a reçu de moi. Il a reçu de moi. Parce que tout ce que le Père a m'appartient ; tout ce que le Saint-Esprit vous donnera, viendra de moi ».

Et les apôtres se mirent à prêcher : « Et cœperunt loqui – Et ils ont commencé à parler" (Ac 2, 4). Qu’ont-ils dit ? Ils ont chanté les louanges de Dieu : « loquentes magnalia Dei » (Ac 2,11), la gloire de Dieu. Ils ont désormais compris qu'il n'y avait d'autre chose, ici-bas, de beau, de grand, de vrai pour nous, que d'aimer Dieu, de chanter ses louanges, de Le remercier, de chanter des actions de grâces.

Parce que Dieu nous a créés ; parce que Dieu nous a rachetés; parce que Dieu nous a envoyé son Fils ici-bas. Parce que Notre Seigneur Jésus-Christ a été crucifié pour nous et a donné tout son Sang pour nous et nous a rachetés et nous a faits enfants de Dieu.

Alors ils ont chanté les louanges de Dieu, dans toutes les langues, ou du moins dans ces langues qu'ils parlaient, ils étaient compris par tous ceux qui étaient venus de tous les horizons du monde. Voilà ce que les apôtres ont reçu : une foi profonde en la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ.

La foi en la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ

Et alors, ils se sont mis à parler, à parler de la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ. Saint Pierre a dit tout de suite à tous ces juifs qui l'entouraient : Vous avez crucifié le Fils de Dieu, le juste. Celui qui était venu pour vous racheter, vous l'avez crucifié.

Alors les juifs ont demandé : « Mais que devons-nous faire ? Nous nous rendons compte de notre erreur. Que devons-nous faire ? »

Soyez baptisés; regrettez vos péchés; faites pénitence et vous recevrez l'Esprit Saint. Et alors, trois mille parmi eux ont reçu le baptême de l'Esprit et tous furent transformés également et leur esprit était complètement soumis à Notre Seigneur Jésus-Christ.

Voilà ce que le Saint-Esprit doit mettre aussi dans vos cœurs et ce que nous devons nous rappeler toujours : la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ. Jésus-Christ est Fils de Dieu. Il était homme, mais Il était Dieu. Et par conséquent, nous devons L'adorer. Nous devons Le reconnaître comme notre Roi, l'unique Roi, l'unique Seigneur, l'unique Dieu que nous avons à adorer.

Il est Roi et Il est Prêtre, l'unique Prêtre. Il n'y a pas d'autre prêtre. Il est Prêtre par nature, par son essence même. Et Il sera notre juge. Tout jugement lui a été remis dans les mains. Il l'a dit Lui-même. C'est Lui qui jugera tous les hommes, quels qu'ils soient. Voilà ce qu'est Notre Seigneur Jésus-Christ. Nous n'avons pas le droit d'hésiter un instant sur ces vérités fondamentales de notre sainte religion.

Et c'est cela qui fait le cœur de notre âme, de notre esprit, de notre volonté. Nous devons soumettre nos intelligences, soumettre nos volontés à Notre Seigneur Jésus-Christ qui est notre Roi et notre Dieu.



Eh oui, il n'y a aucun doute. Cet homme qui est né de la Vierge Marie, qui a grandi à Nazareth, qui a circulé sur les routes de Palestine, qui a accompli des miracles parmi les hommes de sa nation. Il était Dieu.

Et de même qu'en Palestine, de même qu'après la prédication de saint Pierre, de même qu'après la Pentecôte, le monde a nié Notre Seigneur Jésus-Christ; le monde a rejeté Notre Seigneur Jésus-Christ. Car, comme le dit l’Evangile, le monde ne peut pas comprendre Notre Seigneur ; il ne peut pas l'accepter; il est contre Notre Seigneur, parce que le monde veut être libre, libre de faire ce qu'il veut. Or, Notre Seigneur Jésus-Christ nous apporte une loi, la loi d'amour, la loi de la charité, la loi de l'amour de Dieu et de l'amour du prochain.

Et en vertu de cette loi, nous avons des exigences à remplir qui sont pénibles. Et c'est cette loi que le monde refuse. « Nolumus hunc regnare super nos: Nous ne voulons pas qu'il règne sur nous » (Lc 19,14). C'est ce qu'ont dit les juifs lorsqu'ils L'ont crucifié.

Et que de gens ont répété ces paroles à travers les générations, à travers l'histoire de l'humanité ! Et aujourd’hui encore que de personnes dans le monde disent : Nous ne voulons pas que Notre Seigneur Jésus-Christ règne sur nous. Nous voulons la liberté. Laissez-nous libres ! Que personne ne nous commande ; que personne ne nous donne une loi ; que personne ne nous oblige à adorer Dieu. Nous devons être libres de l'adorer ou de ne pas l'adorer. Cela nous regarde. Nous devons être libres d'avoir la morale que nous désirons. Nous voulons être libres de croire ce que nous voulons ; de parler comme nous le voulons; de faire ce que nous voulons. Laissez-nous libres ! Nous ne voulons pas que Notre Seigneur Jésus-Christ règne sur nous.

Eh bien, nous ne pouvons pas accepter cela. Nous chrétiens, nous professons que Notre Seigneur Jésus-Christ est notre Roi, que nous L'adorons, que nous voulons obéir à ses commandements, obéir à sa volonté, soumettre nos intelligences et nos cœurs à son doux règne.

La foi en la présence du Christ dans la Sainte Eucharistie

Et par conséquent, nous devons nous soumettre et aimer la Sainte Eucharistie, adorer la très Sainte Eucharistie. Car de même que Notre Seigneur était un mystère pour les juifs lorsqu'il circulait en Palestine et lorsqu'ils Le rencontraient, de même la Sainte Eucharistie pour nous est un mystère aussi.

Adorer cette apparence de pain. Est-ce possible que la substance de ce pain ait disparu et laissé place à la substance du Corps, du Sang, de Notre Seigneur Jésus-Christ ? Est-ce possible ? Mystère incroyable. Oh oui, mystère extraordinaire : mysterium fidei : mystère de notre foi. Et c'est là que l'on jugera les chrétiens et les non-chrétiens. Ceux qui adorent l'Eucharistie et ceux qui refusent d'adorer la Sainte Eucharistie; et ceux qui ricanent devant la très Sainte Eucharistie; et ceux qui se moquent des chrétiens parce qu'ils adorent la très Sainte Eucharistie.

Voilà comment seront jugés ceux qui aiment Notre Seigneur, qui ont la foi en Notre Seigneur et ceux qui Le rejettent. Nous devons avoir une vénération profonde pour la très Sainte Eucharistie. Et c'est pourquoi nous sommes attachés à notre Sainte messe, parce que nous sommes certains que notre Sainte messe met Notre Seigneur Jésus-Christ sur nos autels. Nous ne pouvons pas en douter.

Ainsi nous devons conclure que si nous voulons vraiment accomplir ce que le Saint-Esprit nous inspire par le baptême que nous avons reçu, nous avons à adorer Jésus, à L'aimer, à soumettre nos cœurs, nos intelligences et nos foyers et nos cités à Notre Seigneur Jésus-Christ. Prions Dieu que le règne de Notre Seigneur Jésus-Christ arrive dans nos familles et dans nos cités.

[Mgr Marcel Lefebvre, Extraits du sermon du 6 juin 1976]

 

Prière pour demander les grâces de l'Esprit-Saint

O Esprit-Saint, divin Paraclet, Père des pauvres, Consolateur des affligés, Sanctificateur des âmes, me voici prosterné en votre présence, je vous adore avec la plus profonde soumission, et je répète mille fois avec les séraphins qui se tiennent devant votre trône : Saint ! Saint ! Saint ! Je crois fermement que vous êtes éternel, consubstantiel au Père et au Fils. J'espère que, par votre bonté, vous sanctifierez et sauverez mon âme. Je vous aime, ô Dieu d'amour ! Je vous aime plus que toutes les choses de ce monde. Je vous aime de toutes mes affections, parce que vous êtes une bonté infinie qui mérite seule tous les amours. Et puisque, insensible à toutes vos inspirations saintes, j'ai eu l'ingratitude de vous offenser par tant de péchés, je vous en demande mille pardons et je regrette souverainement de vous avoir déplu, ô Bien suprême ! Je vous offre mon cœur, tout froid qu'il est, et je vous supplie d'y faire entrer un rayon de votre lumière et une étincelle de votre feu, pour fondre la glace si dure de mes iniquités.



Vous qui avez rempli d'immenses grâces l'âme de Marie et enflammé d'un saint zèle les cœurs des apôtres, daignez aussi embraser mon cœur de votre amour. Vous êtes un esprit divin, fortifiez-moi contre les mauvais esprits. Vous êtes un feu, allumez en moi le feu de votre amour ; Vous êtes une lumière, éclairez-moi en me faisant connaître les choses éternelles ; Vous êtes une colombe, donnez-moi des mœurs pures ; Vous êtes un souffle plein de douceur, dissipez les orages que soulèvent en moi les passions ; Vous êtes une langue, enseignez-moi la manière de Vous louer sans cesse ; Vous êtes une nuée, couvrez-moi de l'ombre de votre protection ; enfin, Vous êtes l'Auteur de tous les dons célestes : Ah ! je vous en conjure, vivifiez-moi par la grâce, sanctifiez-moi par votre charité, gouvernez-moi par votre sagesse, adoptez-moi pour votre enfant par votre bonté, et sauvez-moi par votre infinie miséricorde, afin que je ne cesse jamais de vous bénir, de vous louer, et de vous aimer, d'abord sur la terre pendant ma vie, et ensuite dans le ciel durant toute l'éternité.

[Saint Alphonse de Liguori (1696-1787), dans les Œuvres ascétiques, P. Dujardin, Paris, Casterman, 1886, vol. VI]