Le relief de la montagne

La majesté des montagnes nous fait penser au divin artiste qui a créé tout cela, le Bon Dieu, qui a fait une œuvre d’art parfaite.

Le grand apôtre Saint Paul commence sa lettre aux chrétiens qui habitent à Rome en leur disant que les païens n’ont aucune excuse à ne pas connaître Dieu, parce que tous les jours, dans la Création, ils voient les magnifiques œuvres de Dieu. Dieu a tout créé à partir de rien, il a créé la lumière, l’eau, les montagnes, les plantes, tous les animaux, de l’éléphant à la petite coccinelle et surtout Il nous a créé, à son image. En contemplant toute la belle nature bien organisée qui nous entoure, n’importe quel homme peut et doit comprendre qu’il y a un Dieu absolument immense et plus grand qui a fait tout cela. Ce n’est pas le hasard qui a créé à partir de rien.

Si vous regardez un tableau, une œuvre d’art qui représente un beau paysage, vous allez passer du temps devant, vous allez essayer de voir tous les détails, remarquer l’arbre vert qui se trouve sur le flanc de la colline, le soleil qui se couche et le ciel qui est rouge,... et vous allez penser que c’est un artiste qui a peint cette toile, qui a pensé à tous ces éléments et qui a pu les organiser.

Et bien, c’est la même chose lorsque vous vous rendez au Simplon, au milieu des belles montagnes du Valais, ou même au bord de la mer : la beauté de la nature, la majesté des montagnes vous fait penser au divin artiste qui a créé tout cela, au Bon Dieu, qui a pensé à tout, qui a fait une œuvre d’art parfaite. Contrairement à l’artiste qui ne s’occupe plus de son tableau, le Bon Dieu continue à penser à nous, sinon nous n’existerions plus. Il est vraiment un Père.

C’est ainsi qu’un jeune homme né au début du siècle dernier, en 1901, pouvait dire : « Je voudrais, si mes études ne m’en empêchaient, passer à la montagne des journées entières, afin de contempler dans cette pure atmosphère les œuvres du Créateur... ». Ce jeune homme c’est Pier Giorgio Frassati. Le devoir d’état, ses études passent avant, mais dès qu’il a l’occasion il s’élance vers les hauts sommets. La contemplation des œuvres de Dieu l’aide à mieux aimer Dieu.

Nous ne sommes pas comme les païens qui ne connaissent pas Dieu, nous savons qu’il est bon, qu’il est grand, qu’il est tout-puissant. Mais souvent nous l’oublions. Nous y pensons à la prière du matin et lors de l’examen de conscience du soir, mais combien de fois à ce moment nous nous disons : « Mince ! aujourd’hui encore je n’ai pas suffisamment pensé au Bon Dieu alors que Lui pense à moi tout le temps ». Dieu est partout et partout où nous sommes il est présent.

Pourquoi ne pas suivre l’exemple de Pier Giorgio qui éprouvait tant de joie à la simple vue d’une cime pleine de neige, ou simplement d’une fleur blottie contre un rocher et qui ne sait même pas le pourquoi de sa beauté. Toutes ces choses sont les reflets de la bonté de Dieu.

Mais bien plus que la nature, bien plus que les montagnes et les belles fleurs, bien plus que tout ce que vous pouvez imaginer de beau, le Bon Dieu a fait votre âme qui est le temple du Saint Esprit depuis le baptême. Cela aussi Pier Giorgio l’avait compris et il passait de nombreuses heures d’adoration devant le Saint Sacrement, c’est à dire devant Dieu lui-même. Avant de partir en montagne, il assistait toujours à la messe. En de nombreux passages sur les crêtes, il ne tenait pas la corde mais son chapelet qu’il disait à haute voix. Et quel moment de paix et de joie, lorsqu’enfin il entonnait un Salve Regina au sommet de la montagne.

Dans la montée c’est l’occasion pour lui d’aider les autres, d’être charitable. De nombreuses fois il prendra sur son dos le sac de ses amis fatigués. Il vivait donc vraiment en chrétien, le sourire aux lèvres, mettant de la bonne humeur partout où il passait. Quel était donc son secret ? Est-ce que vous aussi, chers enfants, vous pourriez faire comme lui ?

Bien évidemment ! La vie du chrétien, du petit enfant baptisé comme de l’homme adulte n’est pas une vie compliquée. Son secret, c’est sa Foi en Notre Seigneur qu’il aimait à recevoir souvent dans la Sainte Communion. Dans son devoir d’état, ses occupations de tous les jours, ses devoirs d’école, ses visites aux pauvres de la ville, ses promenades en montagne,... il savait toujours voir le Bon Dieu et tout Lui offrir avec le sourire. Si vous faites votre devoir d’état, vous ferez ce que le Bon Dieu veut et vous trouverez une joie qui ne peut pas se trouver ailleurs. Cela demande parfois un petit effort, mais il en vaut vraiment la peine !

Parfois dans la journée, en voyant une belle montagne, une belle œuvre de Dieu, pensez à sa Bonté et remerciez-le du fond du cœur. Une belle montagne peut suffire à convertir un païen, mais elle peut aussi aider le chrétien à mieux aimer Dieu.

C’est aussi ce que nous faisons au camp Saint Joseph : après avoir offert notre journée au Bon Dieu, nous profitons de ces beaux moments de vacances dans un endroit magnifique pour grimper sur quelques montagnes, faire de grands jeux dans la forêt, chanter à la lueur d’un feu de camp, nouer de bonnes amitiés,...à fond dans la prière, à fond dans les jeux, tout pour le Bon Dieu !

Au plaisir de vous revoir sur les hauteurs du Valais !

abbé Michel Rion, directeur du Camp Saint-Joseph

article paru dans la Lettre du Camp Saint-Joseph, numéro 17, année 2017