La Parole de Mgr Lefebvre – Rocher 145
La confirmation donne une grâce pour sauver les âmes
Notre fondateur avait l’habitude de conférer le sacrement de confirmation à Ecône lors de la fête de la Pentecôte parce que c’était une occasion admirable pour le faire. Le sacrement de confirmation donne une grâce particulière pour sauver les âmes.
La fête de la Pentecôte est un jour bien choisi pour recevoir le sacrement de confirmation. En effet, c’est au jour de la Pentecôte que les Apôtres ont été confirmés par l’Esprit-Saint. Et aujourd’hui, vous qui allez recevoir le sacrement de confirmation, vous allez recevoir aussi en abondance l’effusion du Saint-Esprit qui va vous donner tous ses dons.
Le sacrement de confirmation
Vous entendrez tout à l’heure l’évêque appeler dans sa prière, en étendant ses mains sur vous, tous les dons du Saint-Esprit pour qu’ils descendent dans vos âmes. Et vous répondrez avec toute l’assemblée : « Amen », c’est-à-dire : « Qu’il en soit ainsi. Oui, que le bon Dieu me donne tous ces dons du Saint-Esprit dont j’ai besoin pour être bon chrétien et bonne chrétienne, pour garder en moi la grâce que j’ai reçue au jour de mon baptême ».Vous savez bien qu’on ne reçoit le sacrement de confirmation qu’une seule fois dans sa vie. C’est donc un grand jour que celui où l’on reçoit la grâce du sacrement de confirmation. Vous vous souviendrez que vous avez reçu cette grâce du sacrement de confirmation le jour de la Pentecôte 1984, dans la chapelle d’Ecône.
Dans quelques instants, après cette prière que l’évêque aura dite sur vous, vous viendrez auprès de lui, accompagnés de vos parrains et marraines qui mettront leur main droite sur l’épaule droite de leur filleul. L’évêque va mettre sa main sur votre tête, signer votre front du signe de la croix avec le saint chrême, en disant les paroles : « Signo te signo crucis et confirmo te chrismate salutis », et il fera trois fois le signe de la croix : « In nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti ». Et vous répondrez encore : « Amen » à la fin de cette formule pour que vous disiez aussi : « Oui, qu’il en soit ainsi », car c’est à ce moment-là que vous allez recevoir la grâce de la confirmation, au moment où l’évêque va mettre sa main sur votre tête, signer votre front du signe de la croix avec le saint chrême et prononcer les paroles du sacrement de confirmation.
Et vous pouvez être sûrs, autant qu’on peut l’être, que vous allez recevoir cette grâce du sacrement de confirmation, étant donné que la matière et le rite, la parole et les gestes que je vais faire, sont ceux que l’Eglise fait depuis toujours. Vos parents, vos grands-parents et moi-même, nous avons reçu le sacrement de confirmation comme je vais vous le donner aujourd’hui, sans rien changer, absolument rien, parce que précisément nous estimons très important de garder la Tradition pour que soit donnée véritablement la grâce du sacrement de confirmation. Je ferai l’onction sur votre front avec l’huile d’olive mélangée de baume, consacrée le Jeudi saint. C’est cela la coutume immémoriale de l’Eglise, que l’on emploie de l’huile d’olive, à tel point que les théologiens doutent de la validité du sacrement qui serait donné avec une huile de soja, une huile d’arachides ou une huile végétale quelconque. Tout cela a de l’importance. Ce n’est pas pour rien que l’Eglise a maintenu ces traditions.
Les effets du sacrement de confirmation dans les âmes
Quels sont les effets du sacrement de confirmation dans vos âmes ? C’est d’abord de confirmer la grâce de votre baptême. Au jour de votre baptême, vous avez reçu le Saint-Esprit, bien sûr ; nous le recevons puisque le prêtre qui baptise dit : « Sors de cette âme, esprit immonde et laisse la place au Saint-Esprit ». Donc le prêtre donne l’ordre au démon de sortir de l’âme de l’enfant qui est encore soumis au péché originel. Il dit : « Laisse la place au Saint-Esprit », le démon part et c’est le Saint-Esprit qui prend possession de l’âme au moment du baptême. Par conséquent, nous avons bien reçu le Saint-Esprit mais nous l’avons reçu pour naître à la vie spirituelle, et maintenant, dans la croissance de votre âme, vous avez besoin de plus de force, d’une abondance plus grande du Saint-Esprit. Comme vous avez besoin de plus de nourriture lorsque vous grandissez, de même, vous avez besoin de cette nourriture spirituelle d’une manière plus abondante parce que vous grandissez dans la vie spirituelle.
Car vous allez vous trouver confrontés à des difficultés. Il ne faut pas se faire d’illusions ! La vie chrétienne est un combat, c’est pourquoi on appelle les confirmés, les « soldats du Christ ». On devient soldat du Christ. Pourquoi ? Parce que le soldat est un combattant et que par le sacrement de confirmation, on devient ferme dans sa foi, fort dans sa foi, pour lutter contre toutes les influences mauvaises. Et Dieu saint s’il y en a aujourd’hui, des influences mauvaises dans le monde, pour nous attirer au péché ! Alors, par la grâce du sacrement de confirmation, vous serez soldats du Christ.
Et vous serez aussi des missionnaires. On n’est pas seulement soldat, on est aussi missionnaire par le sacrement de confirmation. On n’a pas le droit de dire : « Moi, pourvu que je sois bon chrétien et que j’aille au Ciel, si les autres n’y vont pas, cela m’est égal ». On doit aimer son prochain, et le premier amour du prochain c’est de souhaiter qu’il aille au Ciel, que son âme soit sauvée pour l’éternité. Aussi le sacrement de confirmation donne cet esprit missionnaire, donne ce désir de se sacrifier pour les autres. Notre-Seigneur s’est sacrifié, lui, il a donnée tout son sang pour notre salut et pourtant il n’avait pas besoin de se sauver lui-même ; étant Dieu, il n’avait pas besoin de salut, mais il donné tout son sang pour nous. Alors nous, ne ferions-nous pas comme Notre-Seigneur ? Il faut que nous acceptions aussi de souffrir et de faire pénitence.
L’exemple de sainte Thérèse
Savez-vous qu’elle est la patronne des missionnaires ? C’est sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, une jeune religieuse, morte à vingt-quatre ans et qui est restée enfermée dans son carmel depuis l’âge de quinze ans, l’âge auquel elle est entrée au couvent. Comment a-t-elle été missionnaire ? Elle n’a rien fait comme missionnaire ! Si encore elle avait traversé les océans et prêché l’évangile partout dans le monde entier, on comprendrait qu’elle ait été nommée patronne des missions, mais sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, enfermée dans son couvent !… Eh bien, l’Eglise l’a nommée patronne des missions parce qu’elle a converti des âmes par milliers, par centaines de milliers, par ses sacrifices et par sa prière en étant dans son couvent, entre quatre murs. Elle s’est sacrifiée et elle a prié.
Vous aussi vous pouvez faire cela. Tout le monde peut être missionnaire de cette manière-là. Personne ne peut dire qu’il ne peut pas se sacrifier ni prier pour le salut des âmes. De même que sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus a converti des milliers, des centaines de milliers d’âmes, nous aussi, nous pouvons peut-être par la grâce du bon Dieu convertir beaucoup d’âmes, et nous le saurons quand nous irons au Ciel. Soyons donc missionnaires, ayons cet esprit missionnaire de désirer le salut des âmes.
Il y a tellement d’âmes qui se perdent ! Vous savez que les petits enfants qui ont vu la sainte Vierge à Fatima, racontaient que la très sainte Vierge leur avait montré l’enfer, et ils disaient : « Les âmes tombent en enfer, comme les feuilles au moment de l’automne ». C’est affreux cela ! Le nombre d’âmes qui tombent en enfer comme les feuilles desséchées des arbres qui tombent en automne ! C’est affreux ! Alors, nous devons penser à toutes ces âmes qui se perdent, et prier, nous sacrifier, accepter les sacrifices, les épreuves que le bon Dieu nous envoie pour sauver les âmes. Voilà ce que va vous donner de faire le sacrement de confirmation.
Priez la très sainte Vierge Marie, demandez à votre bonne Mère du Ciel, tous les jours, qu’elle vous accorde la grâce de demeurer fermes dans votre foi, de demeurer des soldats du Christ, des missionnaires. J’espère que chaque confirmand a un chapelet et qu’il le récite souvent, tous les jours. Récitez le chapelet pour être protégés par la très sainte Vierge Marie, notre bonne Mère du Ciel. C’est par elle que nous viennent toutes les grâces et, par conséquent, la grâce du sacrement de confirmation, vous la recevrez aussi par l’intermédiaire de la très sainte Vierge. Aussi il faut remercier la très sainte Vierge, remercier vos bons parents qui vous ont conduits ici aujourd’hui, remercier vos prêtres qui se sont occupés de vous et tous les séminaristes qui sont ici. Tout le monde maintenant va prier pour vous, pour que vous receviez en abondance les grâces du sacrement de confirmation.
Mgr Marcel Lefebvre
(Homélie à Ecône, Pentecôte, confirmations – 10 juin 1984)